Cette soprano apparaît sur les livrets du San Carlo de Naples en 1779 et 1780, comme seconda donna. Elle côtoie ainsi le castrat Bedini, Rosa Agostini ou encore le ténor Scovelli, dans Demetrio de Mysliveček, entre autres. En 1780, outre Naples, Caterina passe par Padoue et Lucques (où un commentateur la juge « plutôt bonne »), puis l'année suivante à Gênes, Livourne (avec le castrat Potenza) et Florence où elle est prima donna seria.
La soprano est engagée à Londre en 1783-84 comme première chanteuse et se produit avec le ténor Uttini et le castrat Pacchierotti, par exemple dans Issipile d'Anfossi. Mais elle ne reste qu'une seule saison, et le musicographe Charles Burney écrit à son propos : « she is often near right, but never quite right in anything ». Fanny Burney commente, à propos du pasticcio Silla « la première chanteuse a de grands moyens, mais je ne l'aime pas beaucoup ». Le British Magazine and review est plus séduit, après cet opéra :
Quant aux mérites particuliers des chanteurs ayant paru samedi soir dernier, l'accomplissement musical de Caterina Lusini, première chanteuse, mérite les meilleurs éloges, et témoignent flatteusement de l'excellent goût du signor Gallieni [directeur du théâtre], qui l'a engagée en Italie. C'est une belle figure sur scène, et non seulement un rossignol des plus charmants, mais aussi une excellente actrice ; son rondeau du deuxième acte a été unaniment réclamé en bis.
Lusini est à Venise en 1788, au San Samuele, pour Creso d'un certain Terziani, au sein d'une médiocre distribution. La même année la voit à Florence (Idalide de Sarti) et Livourne, puis en 1789 à Florence puis Vercelli.
Elle fait ensuite apparemment partie d'une troupe ambulante sous la houlette de son époux le compositeur Giuliano Lusini ; ils parcourent l'Allemagne et se produisent notamment à Cassel en 1792-93 dans un Alciade e Telesia, avec le castrat Bartolini. Il semble qu'elle se produise aussi à Madrid en 1791.
À en croire certaines partitions, Caterina Lusini possédait une voix agile et étendue dans le suraigu, bien dans le goût du moment. |