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Rosa LOPS

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Aussi [Rosa Capranica]

Rosa Capranica naît à Rome – elle porte le nom d'un célèbre théâtre de la ville –, probablement d'une famille de musiciens. L'électrice de Saxe fait venir la jeune chanteuse à Munich, où elle reçoit l'enseignement de la très fameuse Regina Mingotti, installée en Bavière, ce qui la situe indirectement dans la lignée de l'école de Porpora.
En 1769, la Mingotti se rend de Munich à Dresde, ville de ses premiers grands succès face à la Bordoni, accompagnée de Rosa Capranica. Les cantatrices se produisent dans La Clemenza di Tito de Naumann avec Pacchierotti (Rosa est Servilia). Elles se rendent également en Italie où Rosa remporte de grands succès, en particulier à Rome, même si c'est sans doute à Munich que Rosa Lops demeure fidèle ; elle y chante avec le castrat Consoli ou encore Pietro Gherardi, et donne Zenobia de Tozzi en 1776 avec l'épouse du compositeur, Marianna Bianchi.
En 1772, Charles Burney se trouve dans la ville et à l'occasion d'admirer la virtuosité parfaite de Rosa dans un air très difficile de Traetta. Il loue ses beaux moyens et le naturel de son chant plaisant, qui n'arrive certes pas encore au niveau de son illustre professeure. Celle-ci se rend à Londres via Paris en 1791, entraînant de nouveau Rosa avec elle. Rosa, entre-temps mariée avec le violoniste de la cour de Munich Lops (un élève de Tartini), se produit au King's Theatre comme prima donna.

Haydn se trouve alors dans la capitale britannique et ne semble guère apprécier la soprano. Il écrit ainsi à Luigia Polzelli, alors qu'elle interprète le fameux Pirro de Paisiello :
L'opéra Pirro de Paisiello a remporté un énorme succès. Mais notre prima donna est une oie et je me passerai de ses services dans mon opéra à moi.
Il ne lui écrit pas moins le beau rôle d'Euridice dans L'Anima del filosofo, également prévu pour le ténor Giacomo David et sans doute le baryton Albertarelli, mais l'opéra ne sera finalement créé que dans les années 1950... La presse anglaise est plus enthousiaste que le compositeur, puisque le Morning Chronicle de février 1791 commente :
a good and finished singer; she has every accomplishment but youth and beauty.

Le couple Lops se rend ensuite en Italie à partir de 1792.

Le seul rôle d'Euridice, plutôt central, laisse entrevoir une remarquable virtuosité dans l'air d'entrée, ainsi qu'une expressivité plus dépouillée dans l'air de la mort. Du reste, ce n'est pas le chant de Lops qui semblait gêner Haydn, mais son intelligence et peut-être sa musicalité...

L'Anima del filosofo Euridice J. Haydn [1791] Londres
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