Maria LANDINI |
ca 1670 – 1722 |
dite Contini |
Aussi [Landini-Conti] [La Landina] [Continin] [Maria Chateauneuf] [Landini, di Castelnuovo] |
Native de Hambourg, Maria Landini, surnommée Mariuccia, est parfois désignée comme la fille naturelle du marquis Del Monte, ou de son épouse. Celui-ci habite en face du palais romain de Christine de Suède, qui se fait un plaisir d'élever Maria et ses sœurs Angelica et Barbara. La reine mélomane est en effet protectrice des musiciens, surtout lorsque ceux-ci ont toutes les raisons d'être mal vus du pape... Ainsi, la jeune Mariuccia fréquente l'une des toutes meilleures chanteuses de Rome, hélas absente des scènes et surtout réputée pour ses aventures amoureuses, la Giorgina. On trouve une trace avérée d'une prestation scénique à Rome en 1690, dans La caduta del regno delle amazzoni de Pasquini, chanté avec Margherita Neri Bonsi.
Maria Landini reçoit donc une éducation musicale et se trouve engagée à la cour de Mantoue. Elle est également invitée à Hanovre dès 1689 et jusqu'en 1696 environ pour se produire entre autres avec les castrats sopranos Clementino, Remolini et le ténor Antonio Borosini. Dans cette ville, elle rencontre et épouse un acteur dénommé Châteauneuf, dont le nom l'accompagne parfois (italianisé en Castelnovo et parfois mentionné comme comte !), et chante les opéras de Steffani, comme La Liberta contenta de 1693 et Didon dans I Trionfi del fato avec Chiaravalle, la basse Fedeli ou encore Clementino Hader en 1695.
À Mantoue, elle assure en 1698 une production du grand succès de G. Bononcini, Il Trionfo di Camilla. En 1696, encore peu connue en Italie, elle assume le rôle titre de Rosimonda de Pollarolo au San Giovanni Grisostomo de Venise. La vivacité de son incarnation lui vaut un vif succès, si bien qu'elle poursuit en incarnant Deianira dans Ercole in cielo de Pollarolo, ce qui entraîne des tensions avec sa rivale. Jusqu'en 1711, la Landini paraît sur diverses scènes à Gênes, Venise, Bologne...
Ainsi, elle chante Il Duello d'amore e di vendetta de Ziani en 1699 à Venise avec Nicolini.
C'est alors une cantatrice accomplie et auréolée de succès qui se rend à Vienne, où elle se produit largement en 1710 et 1711, à commencer par le Sant'Alessio de Camilla De Rossi, avec les castrats impériaux Tollini et Mellini. Elle retrouve Venise en 1712 pour Merope de F. Gasparini. Benedetto Marcello, sévère musicien, tient Landini en grande estime. Mais Vienne sera désormais son port d'attache : elle s'y produit exclusivement ensuite.
Maria Landini y épouse le fameux compositeur et joueur de théorbe Francesco Conti en 1714, alors qu'elle est veuve de son premier mari, et lui de sa première épouse, fille de la diva Masotti. Maria comme son époux s'imposent comme deux des musiciens favoris de la cour : ils y vivent très aisément. Avec 4000 florins, elle est l'artiste la mieux rémunérée ! À partir de 1713, la soprano jouit d'un engagement officiel, mais c'est depuis 1710 et jusqu'à sa mort que la Landini paraît dans tous les opéras de Fux. Elle chante sous de multiples surnoms dans les opéras et oratorios de l'époque, dans des rôles de premier plan, par exemple dans Muzio Scevola de Bononcini. En 1717, néanmoins, Regina Schoonians vient lui disputer la vedette. La Landini-Conti s'illustre dans La Decima Fatica di Ercole de Fux en 1711, avec la Sutterin, le rôle titre de Dafne in lauro en 1714, La più bella de J.G. Reinhardt, Ifigenia in Aulide de Caldara (le librettiste Zeno la trouve un peu défraîchie pour le rôle) et Alceste de Porsile en 1718, sans oublier les œuvres de son époux, dont Don Chisciotte in Sierra morena.
On ne connaît pas les circonstances de sa mort, en 1722. Elle est remplacée par Marianna Lorenzani, tant comme prima donna qu'au bras de Francesco Conti, qui épouse la remplaçante... |
Orlando generoso |
Angelica ? |
A. Steffani |
1691 |
Hanovre |
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R. Invernizzi, Musica alta ripa dir. B. Lohr – CD MDG Coadex 2009
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Le Rivali concordi |
Atalanta |
A. Steffani |
1692 |
Hanovre |
> duo Timori, ruine |
C. Bartoli, I Barocchisti dir. D. Fasolis – Mission, CD Decca 2012 |
La libertà contenta |
Aspasia |
A. Steffani |
1693 |
Hanovre |
> airs Foschi crepuscoli * Deh, stancati o sorte |
C. Bartoli, I Barocchisti dir. D. Fasolis – Mission, CD Decca 2012 |
Baccanali |
Clori |
A. Steffani |
1695 |
Hanovre |
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P. Leoci, ensemble Cremona antiqua dir. A. Greco – CD Dynamic 2017 |
Il Sant'Alessio |
Sposa |
C. De Rossi |
1710 |
Vienne |
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R. Dominguez, Musica fiorita dir. D. Dolci – CD Pan classics 2002 |
La Decima fatica d'Ercole |
Clori |
J.J. Fux |
1710 |
Vienne |
> air Qual' io sol in prato |
M. Ladurner, Biber Consort – Arias for the Emperor, CD Pan classics 2021 |
Dafne in lauro |
Dafne |
J.J. Fux |
1714 |
Vienne |
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Enregistrement au choix |
La Fede sacrilega |
Erodiade ? |
J.J. Fux |
1714 |
Vienne |
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H. Branistean, Chor und Orchester des ORF dir. B. Klebel – retransmission de concert, 1981. Attribution incertaine. |
Orfeo ed Euridice |
Euridice |
J.J. Fux |
1715 |
Vienne |
> air Rondinella che talvolta |
N. Argenta, London Baroque dir. C. Medlam – retransmission de concert, Vienne, 1987
M. Ladurner, Biber Consort – Arias for the Emperor, CD Pan classics 2021 |
Angelica vincitrice d'Alcina |
Angelica |
J.J. Fux |
1716 |
Vienne |
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Version en allemand : P. McKay, Das Grazer Philharmonische Orchester dir. N. Bareza – captation de concert, Graz, 1985 |
Il Fonte della salute |
La Misericordia |
J.J. Fux |
1716 |
Vienne |
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L. Perillo, Vienna Academy dir. M. Haselböck – CD CPO, 2000 |
L'Astarto |
Elisa |
F. Conti |
1718 |
Vienne |
> air Finché spera |
N. Rial, Artemandoline – Venice's fragance, CD DHM 2020 |
Cristo nell'orto |
Giustizia divina |
J.J. Fux |
1718 |
Vienne |
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H. Walter, Capella concertata dir. Y. Corboz – Retransmission de concert, Fribourg 2022 |
Don Chisciotte in Sierra Morena |
Dorotea |
F. Conti |
1719 |
Vienne |
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Version abrégée : I. Kalna, Akademie für Alte Musik Berlin dir. R. Jacobs – retransmission de représentations, Beaune, 2005 |
Psiche |
Venere |
J.J. Fux |
1720 |
Vienne |
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B. Schlick – retransmission de concert, Innsbruck, 1978 |
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