La soprano Koulhaas fait partie des interprètes notables des années 1720 dans les meilleurs théâtres d'Allemagne du Nord.
C'est surtout dans le théâtre de cour de la principauté de Brunswick-Weissenfels qu'elle se distingue. Peu de distributions précises ont survécu, mais elle était déjà Mechtilde dans Heinrich der Vogler du maître de chapelle Schürmann (également première basse de cet opéra) en 1718 avec d'autres piliers de la troupe comme Christiana Simonetti (née Döbricht), Mademoiselle Pichon [Pigeon, Puchon], Johanna Dorothea Stübner et le ténor Georg Österreich. Son époux Johann Ferdinand Koulhaas participe à l'ensemble musical comme basse ou comme instrumentiste.
Les Koulhaas restent fidèles au théâtre de Wolfenbüttel dans la suite des années 1720, même si Simonetti occupe le poste de première chanteuse. La troupe s'enrichit brièvement du castrat Campioli, du jeune Hasse (encore ténor), puis du ténor et compositeur Graun, dont Christiana interprète sans doute les opéras allemands comme Polydorus et Iphigenia in Aulis (ci-contre). Outre Graun, on chante les pages du maître de chapelle Schürmann (elle est Agnes dans Rudolphus Habspurgicus en 1723) ou encore les opéras londoniens de Haendel traduits en allemand et adaptés, notamment Gismonda dans Ottone en 1723, Sesto dans Giulio Cesare en 1725 (avec le falsettiste Schneider), puis Alessandro, Riccardo primo, Admeto, Siroe, Partenope (1731) et Poro.
En 1722, les Koulhaas et Mlle Pichon se rendent à Hambourg, donnant plusieurs adaptations de succès venus d'ailleurs. Christiana a la lourde tâche de remplacer la Kayserin partie pour le Danemark ; elle est Statira dans Arsace (Orlandini et Amadei), Placidia dans Sieg der Schönheit de Telemann, qui lui écrit de difficiles coloratures, Lucinda dans Don Chisciotte in Sierra Morena (Conti)... Il n'y a plus de traces d'elle après 1735. |