Josepha naît à Mayence (ou Munich ?) sous le nom de Heist (Heise, Heiß, Geist), et épouse le ténor et compositeur Friedrich Hellmuth. Elle étudie avec le ténor munichois Valesi.
Elle s'impose comme l'une des meilleures vocalistes allemandes de son temps, parfaitement adaptée au goût de l'époque pour la très haute virtuosité et le suraigu.
Armée d'un contre-mi (au moins), elle commence sa carrière en Rhénanie dans des traductions d'opéra comique français. Elle est recrutée à Weimar vers 1771 avant de se produire à Gotha comme actrice et chanteuse de la compagnie Seyler (où officie Ekhof, fameuse figure historique du théâtre allemand) avec son époux et la soprano Franziska Koch.
Josepha chante de nombreux Singspiele comme Aurora de Schweitzer en 1772, Der Jahrmarkt de Benda en 1775, ou une version allemande de la pièce de Beaumarchais Le Barbier de Séville, dans laquelle elle chante quelques morceaux écrits par Benda fils d'une très grande difficulté, en 1777. C'est surtout la création de l'Alceste de Wieland et Schweitzer en 1773 que retient l'histoire, dans la mesure où il s'agit d'un jalon important de l'opéra germanique. Alors que Koch tient le rôle titre, Josepha Hellmuth chante la sœur – imaginée pour l'occasion – d'Alceste, Parthenia, qui lui donne l'occasion de lancer de fulminantes vocalises qui feront le régal de nombreuses sopranos d'agilité lors des reprises de l'ouvrage. À ce titre, Mozart la juge incomparable.
Elle se produit également à Francfort dans une nouvelle troupe, et devient virtuose de chambre de l'électeur de Mayence, en 1778. En 1785, Josepha et son époux partent en tournée dans les principaux centres musicaux allemands, en particulier à Dresde où son talent lui vaut d'être gratifiée d'une riche tabatière d'or. En 1789, Josepha chante Kostanze de Die Entführung aus dem Serail de Mozart à Mayence. Dans le répertoire mozartien, elle donne également Donna Anna dans une production allemande de Don Giovanni à Francfort en 1798, imposant la même typologie vocale légère au rôle que le compositeur à Vienne, où Aloysia Weber incarnait le personnage. Mayence donne également l'opéra italien, particulièrement avec le maître de chapelle Righini, dont elle chante Armida en 1789 avec le castrat Ceccarelli. Righini dirige aussi des messes de Mozart dans lesquelles Josepha chante les soli avec le ténor Santorini. Josepha paraît encore encore en concert à Amsterdam en 1792. Sa trace apparaît encore à Mayence en 1811.
Josepha Hellmuth ne doit pas être confondue avec Franziska Hellmuth et sa fille Marianne Hellmuth (épouse Müller), laquelle se produit à Berlin pendant les années 1790. Josepha se consacre également à l'enseignement, et forme Margarethe Schick (née Hamel), soprano à succès à Mayence et Berlin. |