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Helena HARLAS

ca 1785 – 1818

Aussi [Helen] [Hélène] [Elena] [Harlass] [signora Geiger]

Il se dit qu'Helena Harlas voit le jour en 1785 à Danzig (Gdansk actuelle), mais est confiée à une nourrice à Munich à l'âge de trois ans. Formée à la musique, elle passe un bref séjour dans un couvent d'où on la tire en raison de ses dons lyriques. Elle reçoit des leçons d'un chanteur de la chapelle de Maximilien Joseph avant d'intégrer elle-même l'effectif de la cour.

De 1803 à sa mort prématurée en 1818, la cantatrice est une des plus brillantes étoiles de la scène munichoise. Elle se retire toutefois entre 1805 et 1808 du fait de plusieurs grossesses consécutives à un mariage avec le secrétaire général des Finances G.M.J. von Geiger, qui reconnaît trois enfants. Harlas participe aux productions des succès du temp, opera seria ou buffa comme traductions d'opéras-comiques ou de tragédies importés de France, comme La Clemenza di Tito de Mozart, Achille de Paër et Gli Orazi de Cimarosa (rôle de Curiazio), Cendrillon d'Isouard et Le cantatrici villane de Fioravanti (ci-contre)... Benedickt Schack, le premier Tamino, fait partie de la troupe, avec l'excellent ténor Antonio Brizzi. En 1805 puis 1811, on peut aussi entendre Helena dans Ginevra de Mayr, Numa Pompilio de Paër (1810), Merope de Nasolini (1812) ou deux autres opéras de Paër et Traiano in Dacia de Blangini en 1814. La diva chante certes le répertoire italien, mais aussi allemand : elle crée le premier opéra de Meyerbeer Jephtas Gelübde en 1812. L'auteur juge qu'elle se surpasse dans le rôle. Le baron von Poissl lui écrit plusieurs pages (en allemand comme en italien).
Harlas se distingue par la longueur et l'agilité de sa voix, qu'elle marie régulièrement à la clarinette de son nouveau compagnon, le virtuose Heinrich Joseph Baermann : le couple est notamment admiré de Weber, qui les entend lors d'un séjour à Vienne en 1813 et écrit une scène italienne pour les deux artistes ainsi que des concertos pour clarinette. Leur fils Carl Baermann deviendra également clarinettiste de renom. À Vienne, Helena et Heinrich donnent des concerts communs, interprétant des airs de Nasolini, Riotte ou Poissl.
Harlas est invitée sur la scène de La Fenice à Venise, et crée Zoraida de Farinelli ainsi qu'I baccanti di Roma de Generali en 1815-16 ; succès mitigé. De retour à Munich, Harlas suspend encore sa carrière en raison de grossesses (quatre enfants avec Baermann). Elle renoue avec les applaudissement en Vestale de Spontini, et dans une cantate avec clarinette de Meyerbeer.
En 1818, Harlas et Baermann retrouve Weber à Dresde. On les entend en concert, où la soprano interprète Generali. Le typhus emporte la plus grande chanteuse allemande d'alors dans sa 33e année.

 

Jephtas Gelübde Sulima G. Meyerbeer 1812 Munich
  A. Chudak, Sofia Philharmonic Orchestra dir. D. Salvi – CD Marco Polo 2023
Ihr weintet meinem Schmerz (air) Athalia J.N. von Poissl 1814 ? Munich
  I. Siebert, Sinfonieorchester des SWF dir. K. Donath – Sono sposa e sono amante, CD Koch 1990
Non paventar (air de concert) Ines de Castro C.M. von Weber 1815  
  Enregistrement au choix
Gli amori di Teolinda Teolinda G. Meyerbeer 1817 Munich
  Enregistrement au choix