Camilla Guidi apparaît d'abord à Bologne en 1783 (Il Convito de Cimarosa) puis 1787 à Modène comme seconda donna seria avec Gasparo Savoj, puis Florence et Sienne à nouveau dans le genre léger. On l'entend à Trieste (Diana dans L'Arbore di Diana de Soler) et Pesaro. Au Teatro Fondo de Naples, la voici en 1789 dans des œuvres de Pietro Alessandro Guglielmi, avec Anna Davia de Bernucci, puis diverses créations d'importance du grand maître Paisiello : elle crée Susanna dans Nina, o sia la pazza per amore (au palais de Caserte puis Naples) puis I Zingari in fiera. Hormis une parenthèse à Gorizia, elle continue de se produire dans les théâtres comiques napolitains jusqu'en 1791, chantant Marinelli, Paisiello et Guglielmi avec notamment la basse Tasca ou la Coltellini. En 1791-92, Guidi est à Venise et les saisons suivantes à Ferrare, Livourne et Florence avant de retrouver Naples en 1794, par exemple dans des créations de Tritto comme Gli Amanti in puntiglio. L'habituée des rôles secondaires a enfin accédé aux premiers rôles.
Retour de la prima donna au Nord entre Turin, Milan puis Brescia, Vérone, Mestre, Vicence, Trieste... Son répertoire est exclusivement composé d'opéras légers, souvent repris d'autres scènes : à Padoue en 1797 elle incarne Carolina dans Il Matrimonio segreto de Cimarosa, puis l'année suivante La Molinara et Il Re Teodoro in Venezia de Paisiello. L'artiste se présente à Modène, Livourne et Milan au tournant du siècle. À la Scala, elle crée L'Equivoco de Mayr avec Antonio Brizzi. Camilla se rend à Gênes, Florence et Rome (opéras d'Orgitano et Orlandi), puis jusqu'à Barcelone en 1803.
La soprano demeure en Espagne jusqu'en 1806 environ, touchant à divers style plus ou moins léger, dont le dramma eroico-pastorale Angelica e Medoro de Tozzi et la sentimentale Pamela maritata de Farinelli. Ses prestations semblent s'espacer : Cagliari en 1808, Orazia dans Gli Orazi ed i Curiazi de Cimarosa avec Mombelli à Macerata en 1810, Fioravanti à Pesaro et Pise, Livourne en 1813 et une dernière fois documentée à Pesaro dans La Gazza ladra du nouveau maître de l'opéra, Rossini (dans le rôle secondaire de Lucia).
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