Cette cantatrice est sans doute originaire de Naples.
C'est en tout cas ainsi qu'elle est présentée lorsqu'elle débute à Venise dans Adriano in Siria de Galuppi en 1760. On l'y retrouve également (après un passage à Padoue) en 1762 sans Alessandro Severo de Sacchini, des œuvres de Latilla, Ciampi, et en 1763-64 à Bologne, pour l'inauguration et la première saison du nouveau Teatro Comunale, comme seconda donna face à la Girelli dans Il Trionfo di Clelia de Gluck. Elle poursuit à Turin, retrouvant Manzuoli et Manzuolino dans Sofonisba de Galuppi.
La soprano est alors engagée à Londres en 1766-67 comme prima donna seria . Elle interprète divers pasticci, et La Conquista del Messico de Vento. Après un bref passage à Naples (Argene dans L'Olimpiade de Cafaro) et Venise, la voici à nouveau engagée en Angleterre. La soprano est attachée à Bach, avec qui elle entretient plus que des rapports professionnels, et chante Sebia dans Gioas, re di Giuda (pourtant remplacée par le castrat Savoj à la première) avec Guadagni en 1771, puis Diane dans Endimione en 1772. Elle chante aussi divers opéras, pasticci, notamment le Demetrio de Guglielmi, et en concert. Elle a par exemple grand succès dans la Passione di Gesù Cristo de Jommelli, en 1770. Entre 1773 et 1776, elle épouse Johann Christian Bach, et chante en 1776 dans sa cantate Cefalo e Procri, avec Savoj : après son mariage, il semble que la soprano ne se produise plus qu'occasionnellement, en concert. En 1779, James Harris évoque dans son journal la création de l'oratorio Carmen saeculare de F.-A. D. Philidor, avec la Grassi et Angelo Monanni.
Le couple n'a pas d'enfants et lorsque Bach meurt en 1782, la veuve reçoit une aide financière et les fruits d'une représentation à son bénéfice au King's Theatre afin de pouvoir retourner dans son pays natal, après quoi nous n'avons plus trace d'elle. Notons qu'une Mme Grassi se produit en concert à Amsterdam en 1770, et qu'il pourrait s'agir de la même chanteuse.
Apparemment peu habile sur scène et guère jolie, si l'on en croit Charles Burney, Cecilia Grassi disposait d'un beau soprano aigu d'une couleur fraîche et mélancolique, qui plaisait beaucoup aux Londoniens, les seuls pour lesquels elle assuma des premiers rôles. |