Probablement native de Rome, comme le suggère son surnom, la Giusti débute vers 1707, à Naples : elle chante toute la saison dans plusieurs opéras de F. Gasparini (La fede tradita e vendicata, entre autres) et A. Scarlatti. L'année suivante, elle se produit à Bergame, Pavie, Venise.
Dès le début de 1710, la soprano arborde le titre de virtuosa di camera della fù S. R. M. Maria Regina di Polonia : la reine de Pologne est en effet exilée à Rome, et anime une riche vie musicale, chargeant D. Scarlatti de présenter des opéras dans son petit théâtre privé. Il est certain que La Romanina prend part à Tolomeo ed Alessandro en 1711, et Orlando (Angélique) puis Tetide in Sciro (1712). Giusti demeure au service de la famille Sobiesky jusqu'en 1724 environ, ce qui ne l'empêche pas de paraître hors de Rome.
Après avoir été prima donna à Vicence dans Ottone in Villa, Anna Maria Giusti est engagée par Vivaldi pour la saison vénitienne 1714-15. Elle chante Angelica dans la première mouture d'Orlando furioso de Ristori. Après un passage à Modène, en 1716-17, elle interprète plusieurs opéras de Porta et Pollarolo, dont L'Innocenza riconosciuta, avec les ténors Novelli et Denzio. Ainsi, lorsque ce dernier prend en charge le théâtre du comte Sporck à Prague, il rappelle la soprano (qui vient de paraître abondamment à Vérone, notamment), qui s'y produit à partir de 1724 avec un salaire à la hauteur de sa réputation. Mais elle ne chante que deux opéras avant de quitter la troupe, sans doute peu satisfaite des conditions. Elle se fixe un temps à Wrocław avant de rejoindre l'Italie, et notamment Venise.
En 1730, elle est de retour à Pesaro où elle chante Crispo de G. Bononcini et Didone abbandonata d'Albinoni. Elle est alors en fin de carrière.
|