Le surnom de cette chanteuse indiquerait qu'elle provient de Volterra – mais certaines sources indiquent Florence. C'est en tout cas à Florence qu'on l'a repère d'abord en 1746 dans des derniers rôles, par exemple Ormonte dans Rosmira de Paganelli. Elle continue d'incarner de petits rôles masculins (plus rarement féminins) pendant toute la première partie de sa carrière, à Venise – dont La Caduta di Amulio de Pampani avec Rosa Gabrielli en 1747 –, Florence et Milan (1748).
Elle tient le même rang dans la prestigieuse cour viennoise, qui réunit alors les meilleurs artistes d'Europe : Galeotti incarne les derniers rôles masculins des créations de 1748 et 1749, par exemple Semiramide riconosciuta de Gluck avec le ténor Amorevoli et les castrats Rocchetti et Monticelli, ou encore Merope de Jommelli avec Raaff, Caffarelli et la soprano Colomba Mattei. La contralto Tesi est la prima donna du moment.
La Galeotti retrouve brièvement l'Italie en paraissant à Florence et Livourne mais c'est alors comme primo uomo ! Son ascension se poursuit puisqu'en 1752, elle gagne la cour de Copenhague, certes pas la plus brillante d'Europe, avec la troupe de Pietro Mingotti. Elle y passe par divers emplois : primo uomo (Aminta dans le pasticcio Il Re pastore en 1752), secondo uomo (Licida dans L'Olimpiade d'Uttini en 1754) ou encore seconda donna (pasticcio Lucio Vero en 1756) : tout dépend de l'état de la troupe, où paraissent la soprano Prudenza Sani, la contralo Fabri et le ténor Croce, ainsi que de jeunes castrats comme Ricciarelli, Coraucci et Grassi. Un maestro prometteur prête ses talents à la troupe : le bientôt célèbre Giuseppe Sarti. Elle interprète Alessandro dans son Antigono (1754) ou encore Laodice dans son Arianna e Teseo (1756). La troupe paraît également en Suède : Marianna se produit à Drottningholm en 1755 puis 1757 (créant Aminta dans Il Re pastore puis L'Eroe cinese d'Uttini). La chanteuse est à nouveau à Venise en 1756-57, mais retrouve ensuite la cour danoise, enfin prima donna en 1762 dans Didone abbandonata de Sarti ! Elle y chante jusqu'en 1764 au moins, dans diverses pages du compositeur. Cette année-là, elle reparaît toutefois à Florence comme seconda donna, passant ensuite à Venise puis Milan (1767), toujours seconda donna aux côtés de la Spagnoli, du ténor Ciprandi, de la contralto Galli et du castrat Elisi. On n'entend plus parler d'elle par la suite.
À partir de 1775, le maître de ballet de la cour danoise se nomme Vincenzo Galeotti, un natif de Florence. La coïncidence serait étrange, et ils sont sans doute liés. De même, on lit souvent que Marianna est la sœur du chanteur bouffe Pellegrino Gaggiotti actif à Copenhague avec elle. Il est certain que Vittoria Galeotti, qui chante parfois à ses côtés, est sa sœur. À Vienne, Galuppi lui écrit en clé d'alto, mais à Copenhague, ses rôles sont écrits en clé de soprano. En réalité, ses rôles semblent plutôt convenir à un mezzo-soprano, avec une écriture limitée au médium sans grande étendue dans l'aigu ni le grave (approximativement do3 – la4).
Début d'un air de la Didone abbandonata de Sarti pour Galeotti (Copenhague, 1762) |