Gertrude Flavis débute dans l'opera buffa, dans les petits théâtres de Naples. On la remarque dans une œuvre de Giuseppe Avossa en 1757, intitulée I Tutori, dans laquelle chante également Caterina Flavis (sa sœur ?). Elle interprète La Francese brillante de Guglielmi en 1763 – on la surnomme la Francesina – et accompagne la dynastie de chanteurs bouffe des Casaccia dans Il Finto medico d'Anfossi en 1764, dans un rôle travesti. Geltrude participe aussi à La Fiammetta generesa de Piccinni en 1766.
Les engagements dans le répertoire comique amènent la soprano jusqu'à Venise, dans Il Convitato di pietra de Calegari, en 1777 : elle y incarne trois femmes séduites par Don Juan !
Succédant à Caterina, bien connue des lieux, Geltrude est engagée au San Carlo pour la saison 1778-79. Elle chante les seconds rôles auprès du ténor Ansani, de son épouse Giuseppa Maccherini, et du grand castrat Marchesi. On y donne surtout Mysliveček : L'Olimpiade, Calliroe, Demetrio. Ces prestations dans le grand genre marquent la consécration d'une fidèle chanteuse locale, et de ses talents dramatiques. En Argene, le style vocal penche néanmoins plutôt vers le bouffe, abandonnant les airs les plus dramatiques et nobles du personnage. Geltrude Flavis a alors plus de vingt ans de carrière derrière elle, et sans doute bien peu devant.
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