Certaines sources indiquent qu'il s'agit de la petite fille d'une certaine Duparc, actrice de Molière. Elisabeth cultive ses talents pour la danse, dans la tradition française, mais se rend en Italie pour acquérir une technique de chant à l'italienne.
On dit que c'est sur le continent qu'elle débute sur scène, mais nous n'en avons que peu de traces. Elle chante à Pistoia en 1732, puis paraît à Florence deux ans plus tard sous le nom d'Elisabetta Duparch en Giulia Mammea d'Alessandro severo de Schiassi et dans Adelaide de Porpora, accompagnée du castrat Saletti. Cela étant, l'essentiel de sa carrière se déroule à Londres et se trouve mieux documenté.
C'est en 1736 qu'elle s'y distingue, alors qu'elle chante pour la reine lors d'un concert privé à Kensington, et exécute même quelques pas de danse. La même année, elle se produit dans la troupe de Porpora au King's Theatre, et chante Laodice dans Siroe, ainsi que Demetrio ou encore Merope.
Quand la compagnie met la clé sous la porte, la soprano passe au service de Haendel qui lui confie des rôles de plus en plus importants, celle qu'on appelle La Francesina accédant rapidement au rang de prima donna. Elle participe aux pasticci Arsace et Alessandro severo, et crée Faramondo, Serse, et Isifile dans La Conquista del vello d'oro de Pescetti. La troupe compte alors dans ses rangs des chanteurs du niveau de Caffarelli, Montagnana et la Merighi. La soprano participe aussi à la dernière saison d'opéra italien de Haendel ainsi qu'aux ouvrages anglais offerts en concert : Esther ou encore Acis dans Galatea du Saxon, mais aussi A New Eclogue de Veracini.
On ne l'entend apparemment plus jusqu'en 1744, après quoi elle crée certains des rôles les plus beaux de Haendel, souvent avec le ténor John Beard : Semele, Iole dans Hercules, Nitocris dans Belshazzar. Elle reprend Samson, Deborah, Messiah etc. En 1745-46, elle ne paraît qu'une fois, dans The Occasional Oratorio. On perd alors de nouveau sa trace jusqu'à un concert documenté pour s'être tenu en 1752 à Soho.
Burney la juge de peu de valeur, mais la soprano a visiblement inspiré Haendel au même degré que la Cuzzoni et Strada. Sa voix semble avoir été sensiblement plus courte et légère que ces illustres prédécesseures, et ses progrès ont été remarquables sous la tutelle du compositeur saxon, au point d'affronter des parties d'une haute virtuosité tout en démontrant une belle profondeur dramatique. |