Christiana Elisabeth est issue d'une lignée de musiciens puisque son père est probablement falsettiste à la chapelle de Weissenfels ; elle compte des chanteurs parmi ses frères et sœurs, dont la célèbre Johanna Elisabeth, épouse Hesse. En 1700, elle est membre de la troupe d'opéra de Weimar avec ses sœurs Magdalena et Justine, et il s'agit probablement de la Jungfer Döbrichtin déjà active en 1698.
C'est cependant avec Johanna (et Magdalena) qu'elle se produit à l'opéra de Leipzig entre 1704 et 1709 environ. Elle est notamment Camille et Venus dans Aneas en 1705, et prend part à Adonis de Telemann en 1708.
Elle passe au service de la cour de Brunswick à Wolfenbüttel où elle épouse le violoniste Simonetti et se fait connaître sous ce nom ; deux de ses sœurs se produisent avec elle. Ainsi, elle donne Der erfreuten Ocker-Schäfer angestelltes Fest de Schürnmann en 1708 avec Johanna Elisabeth. En 1721, elle incarne par exemple Editha dans Heinrich der Vogler du maître de chapelle (et basse) Schürnmann, qui campe le rôle titre. Parmi ses partenaires se trouve le castrat Campioli et le jeune Hasse, qui se produit comme ténor avant de s'imposer comme compositeur. Le répertoire de la cour comprend nombre de créations de Schürnmann (Rudolphus Habspurgicus en 1723) qui se charge également d'adapter des opéras de Haendel (Ottone, en 1723), Fux, Caldara, Gasparini, Steffani etc. Ainsi, Der Rasende Roland de 1722 est inspiré de l'Orlando furioso de Vivaldi et Ristori, avec des airs de Chelleri, Lotti ou encore du Rinaldo de Haendel. Dans les années 1720, elle fréquente Carl Heinrich Graun avant la carrière berlinoise de ce dernier, et s'impose à lui comme la meilleure cantatrice du théâtre (une autre soprano se nomme Koulhaas). Il est probable qu'elle crée certains de ses opéras allemands, comme Polydorus en 1726, d'autant qu'elle reste à la cour jusqu'en 1737. On l'entend avec sa sœur Christina dans le Giulio Cesare de Haendel (qui est Cornelia, Christina récupérant Cleopatra et Madame Koulhaas Sesto).
Le biographe d'Heinichen, sans doute Agricola, se remémore les années de grâce de l'opéra de Leipzig, vers 1709 :
En ce temps-là, la musique de l'opéra de Leipzig était en pleine effervescence, tant du point de vue de la composition que de la représentation – mais pas vraiment en ce qui concerne la poésie. En particulier, les trois remarquables demoiselles Döbrecht [sic], plus tard respectivement mariées sous le nom de Ludwig, Simonetti et Hesse, s'y montraient excellentes tant par leur chant que par leur jeu. Leur frère Herr [?] Döbrecht, basse [en fait alto] accomplie, assurait le premier rôle des Sinspiele, dont il supervisait la représentation. |