La carrière de cette soprano commence dans l'opéra bouffe.
Margherita est engagée à la cour d'Esterháza en 1785 où elle chante les opéras bouffes et sérieux durant deux ans en compagnie de la prima donna Bologna, des ténors Nencini, Braghetti etc. Après ses débuts dans L'Isola di Calipso de Luigi Bologna où elle remplace la Valdesturla, elle participe notamment à une production du Montezuma de Zingarelli en 1785 et Alessandro nell'Indie de Bianchi en 1787, et Il Matrimonio per inganno d'Anfossi.
On retrouve sa trace à Londres en 1789, où elle interprète Lilla dans Una cosa rara avec deux airs écrits spécialement par Mazzinghi, et participe à deux autres productions au moins. Elle ne semble par marquer le public, et si la critique reconnaît son talent vocal et surtout son étendue hors du commun, elle lui reproche aussi un certain manque de raffinement et son embonpoint.
Après une prestation à Padoue dans une œuvre de Cimarosa, Delicati reprend le rôle créé à Vienne par la Ferrarese dans La Cifra de Salieri, à Milan en 1790 avec la jeune contralto Grassini et le baryton Albertarelli. Elle chante aussi Paisiello et Guglielmi. La soprano se produit la même année à Trieste, et l'année suivante à Palerme. À Naples, elle paraît comme prima buffa assoluta en 1792-93 avec Gennaro Luzio. La même cité l'admire dans Admeto de P. Guglielmi accompagnée du grand Babbini en 1794.
En 1797-98, la Delicati est primo uomo serio à Venise avec la diva anglaise Billington et le ténor Mombelli, notamment dans Fernando del Messico de Portogallo, avec d'autres pages de G. Farinelli et Nasolini. À Monza la saison suivante, elle reprend le difficile rôle de Ciprigna dans La Capricciosa corretta de Martín y Soler. Elle est encore à Venise en 1801 avec le castrat Caporalini.
En 1802, Margherita est engagé au théâtre de Varsovie où elle est très admirée, jusqu'en février 1804. Elle y chante Martín y Soler, Cimarosa, etc. |