Livia Nannini est originaire de Bologne.
Livia chante Virginia dans La Caduta de' Decemviri en 1697 à Naples, où se déroule l'essentiel de ses succès. L'affiche comporte les meilleurs solistes du temps et ses partenaires réguliers : Nicolini, Matteuccio, la Tarquini, la Mignatti, la basse Cavana... En 1698, elle participe à un Muzio Scevola avec la Mignatti, Matteuccio et Vittoria Tarquini, et porte déjà le surnom de Polacchina ainsi que le titre de virtuose de la cour de Mantoue.
Livia paraît encore au San Bartolomeo en 1700 en Livio dans L'Eraclea d'A. Scarlatti, où se produit également Nicola Paris. Elle chante encore Scarlatti et Il Pastor di Corinto. La cantatrice retrouve le célèbre castrat napolitain dans Tiberio, imperatore d'Oriente en 1702, avec sa rivale Maddalena Musi et la basse Cavana. S'étant produite dans une Semiramide à Modène cette même année, Livia est honorée d'un sonnet en son honneur. De retour à Naples elle est Bellina dans Il Più Fedel tra i vassali d'Aldrovandini, en 1705. Il s'agit d'un compositeur qu'elle sert régulièrement, ainsi que Mancini. En 1709, elle devient la seconde épouse du célèbre acteur de commedia dell'arte Angelo Costantini. Elle se produit la même année à Vienne dans deux pages signées G. Bononcini et Ziani. En 1710, elle chante Gli Amanti generosi de Duni et Mancini avec Nicolini, à Gênes. Sa renommée semble s'affirmer particulièrement à Naples dans le genre comique, et elle y donne encore Cassandra indovina de Fago en 1713. Cette même année elle retrouve son partenaire bouffe d'élection, Cavana, dans Basilio, re d'Oriente de Porpora et les intermèdes comiques de Sarro inséré dans Il Comando non inteso ed ubbdito de Lotti au Teatro de' Fiorentini.
Certaines sources indiquent qu'elle est engagée à Madrid pour 1716 avec l'ensemble des Costantini, mais c'est apparemment à Dresde qu'elle se rend pour chanter les intermezzi avec la basse Borsari, alors que la compagnie réunie par l'électeur de Saxe compte les meilleurs vocalistes d'Europe : Senesino, Santa Stella, Durastanti, Vittoria Tesi, Boschi, Guicciardi... On l'y entend à partir de 1717, notamment entre les actes de Gli Odii delusi dal sangue et en Vespetta du Giove in Argo de Lotti. La Polacchina y demeure jusqu'en 1720 jusqu'à dissolution de la troupe – les castrats Senesino et Berselli auraient insulté le compositeur Heinichen ! Il semble qu'elle rentre alors à Vérone avec son époux jusqu'en 1724, date à laquelle ce dernier ne touche plus qu'une maigre pension.
La soprano se hisse au rang de seconda donna seria et se trouve engagée comme telle par Haendel pour la saison 1725-26. Il est plausible que le compositeur ait entendu la Polacchina à Dresde en 1719. Retrouvant son collègue dresdois Senesino, elle reprend Matilda dans Ottone puis crée Scipione avec la Cuzzoni et le castrat Baldi. Pendant ce temps, le vieil Angelo Costantini se produit aussi dans la capitale britannique. Livia ne séduit pas outre mesure, et touche à la fin de sa carrière. Elle suite probablement Angelo à Paris en 1729.
Sa sœur Lucia Nannini est également cantatrice, et porte le même surnom de petite Polonaise. Elle paraît régulièrement avec sa sœur au tournant de 1700. |