Selon certaines sources, elle débute comme danseuse (originaire de Venise et ainsi surnommée Venezianella), à la fin des années 1740, encore adolescente, puis à Naples au début des années 1750, où elle fait scandale. La danseuse se serait ensuite lancée dans le chant avec succès à partir de 1757. Mais il peut tout aussi bien s'agir de deux Teresa Colonna différentes.
En 1760, Colonna brille au San Benedetto de Venise dans un opéra de G. Scarlatti et Gianguir de Ciampi avec Elena Fabbris et le castrat Aprile. Elle participe aussi à l'exécution d'une azione sacra de Borroni sur un livret de Goldoni, avec Teresa Eberardi. L'année suivante, elle passe au San Samuele et côtoie le castrat Toschi dans Catone in Utica de Gassmann.
Teresa Colonna passe ensuite l'essentiel de sa carrière à la cour de Russie où elle est engagée comme prima donna seria en 1764. On l'entend juste avant dans la troupe de Bondini à Prague en 1763 dans un Demofoonte avec le soprano Potenza, mais aussi Li Tre Amanti ridicoli de Galuppi. À St-Pétersbourg, elle retrouve Galuppi en personne qui s'illustre comme maître de chapelle et dont elle chante les premiers rôles dans les opere serie (très majoritairement des reprises) partageant l'affiche avec Domenico Luini et le ténor Prati dans le Re pastore de 1768. C'est avec ce Luini, castrat, qu'elle entretient une relation houleuse, d'après Casanova qui leur rend visite en 1764. Les mêmes Prati, Luini et Colonna s'illustrent aussi dans la musique de Traetta, et sans doute Manfredini. Le jeune Millico, promis à une belle carrière européenne, vient également se produire en Russie.
Teresa Colonna et Luini rentrent en Italie en 1770, considérablement enrichis par l'impératrice. Burney les croise dans une auberge à Brescia. C'est notamment à l'immense Gabrielli que l'on fait appel pour la remplacer. Mais la Colonna semble retrouver St-Péterbourg à la fin des années 1770 ; néanmoins la célèbre soprano Bonafini, arrivée en 1775, lui fait indéniablement de l'ombre. En 1778, Achille in Sciro de Paisiello est une bonne solution : la Bonafini incarne le rôle titre (le héros est déguisé en femme) tandis que Teresa chante le premier rôle féminin. Le castrat Compagnucci les accompagne. Gertrude Harris assiste à la représentation mais n'est pas franchement enthousiasmée par la prestation de Teresa, sans doute sur le déclin.
Elle quitte la troupe italienne en Russie dans le courant de l'année 1780. Un certain Giuseppe Colonna est distribué avec elle à Venise ou encore Prague : il s'agit sans doute d'un proche. Dans le rôle de Didon, Galuppi lui écrit un rôle de haute virtuosité à la manière de Caterina Gabrielli, avec de longues vocalises allant jusqu'au contre-ré au moins. |