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Antonia Colasanti est apparemment d'origine romaine, mais c'est Naples qu'elle mène l'essentiel de sa carrière, centrée sur les parti serie de l'opera comica.
La soprano incarne Icilio dans La Caduta de' Decemviri de Vinci à Naples en 1727, avec Scalzi, la Turcotti, la Bagnolesi, le ténor Barbieri, etc. Elle n'est pas la chanteuse la plus fameuse, loin s'en faut, mais incarne tout de même le premier rôle masculin. Pour cela, on a été la chercher dans le théâtre où elle se produit le plus souvent, le Teatro Fiorentino, dans le répertoire comique. C'est ensuite au Teatro Nuovo qu'elle prête ses talents : Colasanti endosse le rôle titre du Flaminio de Pergolesi en 1735, et incarne la Locandiera d'Auletta en 1738, avec une autre diva bouffe napolitaine, Laura Monti : Benedetto Croce trouve qu'elle « chante très bien ». La Colasanti crée l'un des plus grands succès bouffes d'envergure : la première version de La Finta Cameriera de Latilla, intitulée Il Gismondo ; l'œuvre est reprise et adaptée pour Rome l'année suivante avant de circuler dans toute l'Europe. En 1739, elle crée Alessandro dans Amor vuol sofferenza de Leo, dont elle a déjà chanté plusieurs opéras, comme La Simpatia del sangue (1737). Sellitto et d'autres auteurs figurent aussi à son répertoire, et elle se produit avec les fidèles artistes comiques locaux comme la soprano Margherita Pozzi et la basse D'Ambrosio.
En 1744, la chanteuse est au San Carlo et se produit avec Caffarelli et l'Astrua dans Semiramide riconosciuta de Porpora, et Didone abbandonata de Hasse (Selene).
Dans tous les genres, Antonia Colasanti s'était fait une spécialité des rôles masculins, à l'instar d'autres sopranos et d'innombrables contraltos. Et comme beaucoup d'entre elles, elle est aussi adorée à la scène que méprisée à la ville, alors que mille rumeurs infamantes circulent à son sujet. |
