Il s'agit possiblement de la Clotilde Chiossi mentionnée sur le livret d'Adriano in Siria donné en 1777 à Pavie, en qualité de seconda donna derrière la Maccherini.
Pourtant, la Cioffi se distingue uniquement dans le registre bouffe dans la suite de sa carrière. Elle paraît très régulièrement à Turin, notamment dans quatre productions en 1779, dont Il Francese bizzaro de Gresnick et des œuvres de Cimarosa, Anfossi et Sarti. On l'entend ensuite à Milan (avec le ténor Palmini), Ancône et enfin Florence avec Stefano, Maria et Paolo Mandini ainsi que la basse Bussani. Après Brescia, Clotilde brille à Venise en 1781-82 où elle crée diverses pages, notamment L'Imbroglio delle tre spose d'Anfossi avec le basse Tasca, un de ses partenaires les plus fréquents. On l'entend les années suivantes à Turin, Vérone, Cento, Ferrare et Bologne.
En 1785, profitant de l'absence de la diva Coltellini invitée à Vienne, Clotilde débute à Naples, un des grands centres de l'opera buffa en cette période des plus fastes pour ce genre : elle y créé deux opéras au Teatro dei Fiorentini, l'un de Cimarosa, l'autre de Paisiello. À ses côtés figurent le couple Trabalza et les excellents basses Antonio Casaccia et Morelli. Elle doit partager les rôles principaux avec Vittoria Moreschi, mais selon le chroniqueur Ferrari, Clotilde, bonne chanteuse mais piètre actrice et peu jolie, ne séduisit pas, tandis que la Moreschi, médiocre chanteuse mais charmante et bonne actrice, s'attira les faveurs du public.
On la retrouve néanmoins à Trieste et Turin en 1787-88 (La Frascatana de Paisiello avec Luigi Bonfanti, probablement son époux). Sa carrière suite son cours à Bologne, Rimini, Ferrrare, Pise... On la repère une dernière fois à Parme dans La Molinara de Paisiello en 1791 avec la basse Brocchi.
Clotilde est alors conviée à Madrid où elle paraît dès l'été 1791 dans La Pastorella nobile de Guglielmi, avec son époux et Anna Andreozzi. Elle donne un petit rôle dans Fedra de Paisiello, mais à part en concert on ne l'entend plus ensuite, contrairement à son époux.
Sa vocalité incluait l'arsenal de l'opéra sérieux, dans une certaine mesure, pour des rôles de demi caractère et quelques éclats virtuoses. |