Soprano romaine.
La Droghierina est à Naples pour la saison 1734-35 et accompagne la Turcotti et la Fumagalli dans Adriano in Siria de Pergolesi puis un opéra de la plume de Leo, Mancini et Sarro (ci-contre). Elle y incarne des personnages masculins. Elle est Rosmiri dans La Generosità politica de Marchi au San Samuele de Venise, en 1736, avec Mlles Camati, Gasparini et Zanucchi.
On identifie ensuite la soprano à Londres. Elle rejoint The Opera of the Nobility pour sa dernière saison, avec Farinelli : elle n'y incarne que des rôles masculins notamment dans Demetrio de Pescetti (Olinto) ou La Clemenza di Tito de Veracini (Annio). Mrs Pendarves en parle comme d'une « tolerable good woman with a pretty voice. »
L'année suivante, Margherita Chimenti intègre la compagnie de Haendel dans des rôles secondaires, avec la soprano Duparc, la Merighi et le grand Caffarelli : après avoir repris Laodice dans Siroe de Hasse, elle crée Adolfo dans Faramondo et la pétillante Atalanta dans Serse. Elle participe aussi à La Conquista del vello d'oro de Pescetti et au pasticcio Alessandro severo, de nouveau en habits masculins.
Retrouvant le continent, la soprano s'arrête à Amsterdam pour donner un concert fin 1738. Chimenti est ensuite à Livourne pour chanter Hasse avec le ténor Del Rosso, puis, en 1739-40, la voici à Turin pour chanter Feo et Arena avec le ténor Amorevoli. Là encore la cantatrice campe des rôles travestis. Elle paraît de nouveau à Livourne puis donne Arminio de G. Scarlatti à Florence en 1741, avec Salimbeni et la Turcotti. On l'entend exceptionnellement comme prima donna à Bologne, dans un pasticcio sur L'Olimpiade. En 1741-42, elle interprète Carcani, Fiorillo et Pellegrini à Venise avec le castrat Leonardi et la contralto Forcellini, au San Angelo. La même année, on l'entend aussi à Bologne dans une serenata de Maggiore. C'est ensuite à Florence qu'elle reparaît, avec Santarelli, la Tesi et Pinacci ; mais un certain Mann, après avoir commenté la prestation de ces derniers, écrit « La Chimenti et tous les autres ne méritent pas d'être entendus. »
En 1746, la Chimenti est seconda donna à Naples dans Catone in Utica de E. R. Duni avec l'Astrua, Babbi et Gizziello.
Elle s'est spécialisée dans les rôles masculins d'arrière-plan. Les rôles londoniens sont plutôt graves et courts, mais dans Siface à Naples, en 1734, ses airs sont bien plus aigus et agiles. |