Elena Cantoni est d'abord identifiée à Venise en 1784-85 : elle y donne des opéras comiques au San Moisè, dont la création du Serraglio di Osmano de Gazzaniga avec la Granati. Pourtant, l'opéra sérieux domine son répertoire dès 1786, à Pavie (reprise du Giulio Sabino de Sarti) puis Livourne, comme prima donna, avec les castrats Pietro Gherardi et Michele Neri. En 1788, on la repère à Mantoue, puis en 1790 à Venise puis Monza, où elle renoue avec le genre léger (Lo Spazzacamino principe de Tarchi), et Trieste l'année suivante. En 1792-93, la Cantoni fait une incursion à Berlin où elle crée Vasco de Gama d'Alessandri avec le castrat local Tombolini et la basse Fisher, entre autres ; elle ne répond malheureusement pas aux attentes placées en elle. Le compositeur Reichardt commente sévèrement :
La nouvelle chanteuse Elena Cantoni, élève et amie de Babbini [ténor], [...] a assez de volume et d'étendue, et dans certaines parties sa voix sonne de belle manière, mais une formation de base lui fait défaut.
De retour en Italie, Cantoni paraît à Venise dans Apelle de Zingarelli, dont elle crée aussi le drame sacré Gerusalemme distrutta à Florence, retrouvant le ténor Babbini, et le castrat contralto Monnani. Les années 1795-96, à Naples, sont particulièrement riches entre reprises (Elfrida de Paisiello) et créations, notamment la Penelope de Cimarosa avec, encore, Babbini et castrat Girolamo Bravura. Elena passe les saisons suivantes entre Gênes, Pavie, Vérone et Bergame à chanter Andreozzi, Paër ou encore Nasolini. En 1799, à Padoue, on l'entend dans deux pages légères. On repère la soprano une dernière fois à Mantoue en 1802 dans L'Equivoco de Mayr. |