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Caterina BROGI PERTICI

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Aussi [Broggi]

Caterina Brogi fait partie des artistes qui font passer le genre comique des intermezzi à l'opera buffa.
À ses débuts, elle incarne encore un personnage comique au sein d'un opéra sérieux, La Vanita delusa de Chinzer, à Arezzo en 1737, mais la pratique est en train de disparaître. Du même auteur, elle participe à un opéra bouffe à Florence la même année. En 1739 puis à Gênes en 1741, c'est bien dans des intermèdes qu'elle se produit à Pise avec celui qui est son époux et son principal partenaire la majeure partie de sa carrière, la basse (et acteur) Pietro Pertici.
Pour le carnaval 1741-42, les Pertici sont à Venise pour différents intermèdes au Sant'Angelo, comme des classiques d'Orlandini (Monsieur di Pursognac, Il Marito geloso) et une création de Leo (L'Impresario dell'Isole canarie). À Florence, les Pertici chantent au Cocomero de Florence dans de vrais opéras bouffes d'envergure, avec notamment le ténor Laschi, expert de ce répertoire, par exemple Orazio d'après Auletta, grand succès du temps. Ils retrouvent le Cocomero pour de nombreux opéras, chaque année jusqu'en 1746, créant donc des pièces de Bertoni, Orlandini, Leo (Giramondo)... Durant cet intervalle, on les entend aussi dans l'opera buffa à Gênes, Livourne. En 1745-46, c'est à Milan qu'on peut les applaudir, puis l'année suivante à Brescia, Bologne, Turin (création du Vecchio amante de Latilla), Ferrare et Mantoue. Gaetano Latilla (inusable Finta Cameriera) et Rinaldo Di Capua (La commedia in commedia, L'Ambizione delusa) constituent le gros du répertoire, avec en plus Cocchi, Orlandini ou encore Bertoni. Caterina et Pietro côtoient les grands chanteurs comiques de leur temps, comme Anna Tonelli, Francesco Baglioni, Costanza Rossignoli, Eugenia Mellini, dans une troupe pionnière qui passe de ville en ville dans le nord de l'Italie et contribue à diffuser le genre comique.
En 1748, les Pertici sont conviés à Londres pour y faire briller l'opera buffa qui prend tant d'ampleur sur le continent. Ils commencent donc par donner La commedia in commedia avec une troupe qui comporte le jeune castrat Guadagni, et aussi le couple Filippo et Anna Laschi. Suivent Orazio d'Auletta, et deux opéras de Latilla, le tout faisant partie des plus solides succès du moment. Toujours en 1748, les Pertici se produisent à Vienne.
Retour en Italie en 1749 : c'est à Parme qu'on retrouve les Pertici, notamment pour créer Lo scolare alla moda de Buini. Entre 1750 et 1752, le couple retrouve les planches du Teatro Cocomero, où ils chantent pour la première fois le nouveau dieu de l'opera buffa, Galuppi. Dans cette production du Mondo della Luna, Caterina incarne Lisetta.
Partant seule pour la première fois depuis longtemps, Caterina Brogi-Pertici se rend à Barcelone en 1753-54. Durant cette grosse année, elle participe évidemment aux productions comiques (La Maestra de Cocchi, Tracollo de Pergolesi) mais aussi à l'opera seria, où elle incarne souvent les derniers rôles en travesti (par exemple dans Didone abbandonata de Scolari), et même Massimo dans un Ezio. Modeste, la troupe ne comporte aucun castrat.
Caterina retrouve et son époux, et le Cocomero dès son retour en Italie, dans Il Filosofo di campagna de Galuppi. Les années suivantes la voient cependant sans Pietro pour chanter à Trieste, Sienne et Florence (La Ritornata di Londro, Fischietti). Elle interprète encore quatre opéras de Bertoni, Scolari et Fischietti à Livourne fin 1758, toujours sans Pietro, après quoi on n'a plus de traces d'elles sur scène.

Membre importante des premières troupes itinérantes de chanteurs bouffes dont le rôle fut majeur dans la diffusion de titres à succès hors des villes de création comme Rome, Venise, Naples, Bologne ou Florence, Caterina Brogi refusa toujours de s'abaisser (selon sa vision) au théâtre parlé, contrairement à son époux également acteur.