Caterina Angiola Botteghi est de Florence.
Son surnom de centoventi (cent-vingt) lui vient de ses prétentions financières remarquables alors, même si les cachets des meilleurs chanteurs dépassent vite cette somme. L'expression devient proverbiale dans les années 1720 pour désigner un chanteur bien payé (et désormais bien au-delà de 120 sequins...)
En effet, la Botteghi fait partie des cantatrices les plus demandées des années 1660 et 1670. On lui trouve bien évidemment des liens avec la très brillante cour de Florence où brillent Francesca Costa, la Ballerini, le castrat Rivani, Cesti, Grasseschi, etc. Elle interprète un Meraspe en 1667 et demande qu'on lui envoie l'ensemble du livret par avance pour mieux s'imprégner de son personnage. En 1669, elle remporte un grand succès à Sienne dans l'Argia de Cesti aux côtés d'Elena Passarelli.
En 1670, la diva est à Milan pour Ippolita, regina delle Amazzoni de Ziani et al. Elle retrouve Sienne en 1672 pour deux reprises d'opéras de Cesti, et Il Girello de Melani. On l'entend dans un rôle comique au Tordinona de Rome en 1673 – rare prestation scénique d'une femme – alors qu'il est peu commun alors pour un artiste de se produire dans les genres comiques et tragiques. Elle y interprète aussi le rôle titre d'Alcasta de Pasquini avec les castrats Grossi et Donati, ou encore Massenzio de Sartorio.
Alors qu'elle chante Vénus à Venise dans La Divisione del mondo de Legrenzi en 1675, certains commentateurs jugent sa prestation obscène. À l'affiche figurent aussi le fameux Rivani et trois basses de talent : Fusai, Scandalibene et Formenti. Elle retrouve ce dernier dans le rôle titre du Vespasiano de Pallavicino au San Giovanni Grisostomo en 1680, avec les castrats Ballarini et De Castris. La même saison, elle y interprète Agostini avec à nouveau Grossi et Donati. En 1676, elle est Berenice dans une reprise du Tito de Cesti à Lucques.
Stradella collabore avec la soprano, puisqu'il loue son talent dans une lettre de 1679, déclarant :
La compagnie de chanteurs est sublime. La prima donna est signora Caterina Angela Botteghi, c'est-à-dire la Centoventi ; en vérité c'est la déesse de la scène, et elle fait fureur.
Du grand compositeur, Botteghi chante ainsi La Forza dell'amor paterno, Il Trespolo tutore et Le Gare dell'amor eroico en 1678-79, à Gênes. |