Rosa Gabrielli est d'origine bolonaise, mais accompagne très vite le développement d'un des principaux centres de l'ère galante. Sa ville natale l'entend dès 1736 dans un opéra bouffe.
Elle passe par Rimini, Parme, puis on la retrouve au San'Angelo de Venise en 1739-40 pour Feraspe de Vivaldi et Demetrio de Hasse, en travesti, avec la Fumagalli et le castrat Zaghini. L'année suivante, Rosa se trouve à Padoue pour un petit rôle dans un opéra de Lampugnani, dans lequel brillent la Strada, Salimbeni ou encore Marianino et la Bertolli. Sa carrière la mène à Vicence, Livourne... À Bologne, Jommelli lui écrit le rôle d'Onoria dans sa toute première version d'Ezio. En 1746-47, la soprano retrouve Venise pour chanter Galuppi, Paganelli et Bertoni.
La soprano est engagée comme seconde chanteuse à la cour de Mannheim en 1742, inaugurant le théâtre de cour en Laodice du Meride de Grua. La soprano se hisse en tête de distribution où elle demeure jusqu'à la fin des années 1750, avant d'être remplacée par la grande Dorothea Wendling, longtemps seconda donna. Son époux Bleckmann joue du hautbois dans l'orchestre local.
Ses partenaires sont d'abord les castrats Lena et Coraucci, les ténors Sarselli, Carnoli... Rosa est première chanteuse dans La Clemenza di Tito de Grua en 1748. Elle chante Il Figlio delle selve de Holzbauer, pour l'inauguration du théâtre de Schwetzingen en 1753. En 1760, elle participe encore à Ippolito ed Aricia du même auteur, dans le rôle de Phèdre, alors qu'Aricie est la brillante Dorothea Wendling et Hyppolite le jeune castrat Tonarelli. Entre-temps, elle crée divers opéras du maestro Holzbauer (L'Isola disabitata, Nitteti etc.) mais participe aussi à des reprises de Jommelli (Demetrio en 1753), et Galuppi (dont L'Olimpiade, 1756).
Sa voix se révèle longue et agile dans la colorature, comme le montre sa partie dans Il Figlio delle selve. |