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Teresa BERTINOTTI

1776 – 1854

Aussi [-Radicati]

Teresa Bertinotti mène sa carrière essentiellement dans le début du XIXe, avec un style et une technique largement hérités de l’art vocal du XVIIIe. Venue à Naples dès l’âge de deux ans, elle y étudie d’abord avec une certaine Barbiera, et débute au Teatro dei Fiorentini en 1788 dans l'opéra bouffe avant de rejoindre d’autres scènes prestigieuses italiennes. Elle y interprète Tritto, Guglielmi, Frederici (Virginia) etc. Passant à la Scala pour la saison 1794-95, elle crée Le Danaidi de Tarchi, ainsi que la Rossana de Paër.
En 1801, à Venise, elle épouse le violoniste Radicati, qui devient premier violon de l’orchestre de Bologne ; la maison des Radicati s'impose alors comme un passage obligé pour tout aspirant au cercle musical local, ce dont s’acquitte Paganini. La Bertinotti est reconnue comme prima donna dans toute l’Italie : Florence, Turin, Naples, Venise l'acclament tant pour son chant que pour sa beauté. Pour l’inauguration du Teatro nuovo de Trieste en 1804, elle participe à la création de Ginevra di Scozia de Mayr, avec les célèbrissimes Luigi Marchesi et Giacomo David. Elle est aussi l’interprète d’Annibale in Capua de Salieri. Sa réputation s’étend jusqu’à Vienne où elle est très populaire, ainsi qu’à Munich et en Hollande, où elle reçoit une invitation royale. Son passage londonien entre 1810 et 1812 est remarqué ; Teresa se distingue par son souci de faire produire des opéras de Mozart, comme Così fan tutte, où elle incarne Fiordiligi. Son époux lui écrit et fait représenter Castore e Polluce à Bologne en 1815. Néanmoins, peu après la mort accidentelle de celui-ci en 1823, elle se retire de la scène et se consacre à l’enseignement.

La chant de la Bertinotti dans Ginevra di Scozia est très virtuose, et réclame un suraigu d’une facilité déconcertante – les contre-sols entendus au disque sont toutefois des interpolations de Mlle Vidal. Il faut un contre-mi aisé, ce qui donne une idée des moyens de la jeune Bertinotti.
Ce style très décoratif et peut-être un peu creux n’était pas du goût de tous, sans doute ; une anecdote amusante le rapporte : l’occupation française à Rome mit fin à environ deux siècles d’interdiction pour les femmes de se produire sur scène. En 1798, enfin, des femmes purent poser le pied sur les planches de théâtre Alibert, parmi lesquelles Teresa Bertinotti, mais aussi son ancien amant ténor. Le public se partagea en deux clans, qui se répandirent en hurlements, applaudissements et sifflets au point de troubler la représentation, d'autant que la soprano refusa d'interpréter le duo. Finalement, surgissant au milieu du tumulte, Bertinotti en rage répondit aux contestataires par un geste peu amène, le corne, équivalent italien d'un bras d'honneur, et fut accusée de trouble à l'ordre public.

Teresa Bertinotti,
Teresa Bertinotti, 2e en partant de la droite après la Mara et avant le ténor David, la contralto Grassini et les sopranos De Amicis et Grossi-Silva

L'Amor contrastato Amaranta G. Paisiello 1789 Naples
[ossia La Molinara] G. Fioroni, Orchestra da camera Alessandro Scarlatti di Napoli della RAI dir. F. Caracciolo – retransmission radio
Ginevra di Scozia Ginevra G. S. Mayr 1804 Trieste
  E. Vidal, Orchestre du Teatro Lirico G. Verdi dir. T. Severini – CD Opera Rara 2003