Cette cantatrice semble native de Parme. Elle entre au service de cette cour prestigieuse en juin 1687, et reste toute sa vie au service du duc de Parme et Plaisance. Elle y est l'épouse de Giuseppe Venturini, premier violon également au service des Farnese.
C'est naturellement que sa carrière se déroule dans les plus grands théâtres de cour du nord de la Péninsule, où les distributions sont aussi composées selon des considérations politiques, en jouant des équilibres entre duchés.
On entend une première fois Clarice dans Antonino e Pompeiano de Sartorio et un opéra de Pallavicino à Milan, en 1686-87, avec le ténor Buzzoleni et la basse Pietro Mozzi. Buzzoleni importune tellement la jeune cantatrice que s'ensuit presque un incident diplomatique ! On retrouve toutefois Beni à Milan la saison suivante dans deux œuvres de Legrenzi, avec le castrat Pistocchi et la basse comique Benigni, deux autres chanteurs de la cour de Parme. Clarice paraît aussi à Modène (Flavio Cuniberto de Gabrieli) ; Anna Torri est sa rivale dans L'Ercole trionfante de Sabadini, la même année à Plaisance. C'est aussi la seule artiste invitée dans une affiche qui aligne les chanteurs du duc de Parme : les castrats Ascanio Belli, Rinaldo Gherardini, Vincenzo Dati, Speroni et Pistocchi, le ténor Scaccia et la basse Benigni. En 1689, Beni est à Plaisance et Crema, reprenant notamment Caligola delirante de Pagliardi. Elle est aussi à Parme dans Amor spesso inganna, incarnant Eurydice pour l'Orphée de Gherardini. Après une prestation sur les scènes vénitiennes, en janvier 1690 (Brenno in Efeso de Perti avec Francesco de Grandis et le jeune Urbani), Clarice fait évidemment partie des fastueuses représentant données pour célébrer le mariage du prince Odoardo : la fine fleur des vocalistes de Parme, Mantoue et Modène se mêlent pour donner divers opéras à Parme et Plaisance, dans des œuvres de Giuseppe Felice Tosi et Sabadini (Il Favore degli Dei). La distribution est absolument stellaire, avec notamment la contralto Riccioni, les castrats Siface, Ballarini, De Grandis et Origoni, ou encore les basses Clerici et Borrini. On repère encore la chanteuse en 1692 à Plaisance, Parme et Crema, puis à Lodi dans trois opéras du carnaval 1692-93, dont deux opéras de Magni et Rosmene d'Alessandro Scarlatti, avec la Scarabelli. Elle est encore à Plaisance l'année suivante, et à Parme en 1695 : un opéra intitulé Tullio Ostilio est sa dernière prestation connue.
Beni-Venturini est une cantatrice importante du nord de l'Italie dans les années 1680 et 1690. |