Née Rosa Maria Schwarzmann à Munich, Rosa mène l'essentiel de sa carrière à la cour de Bavière, bien que sa renommée en dépasse les frontières.
Dans ses récits de voyages publiés en 1757, un commentateur britannique relate la situation à Venise au début des années 1730 :
Une jeune femme appelée La Rosa reçoit ici depuis plusieurs années une éducation musicale aux frais de l'électeur de Bavière, et l'on en attend beaucoup.
Rosa est en effet engagée à la chapelle munichoise en 1731, et chante dès ses débuts avec le célèbre Carestini (et sans doute la contralto Teresa Peruzzi) dans L'Ippolito de Torri, qui flatte son agilité. Elle interprète notamment le Catone in Utica du même en 1736, avec ses partenaires réguliers dont le castrat soprano Agostino Galli. C'est après son mariage avec le costumier Pasquali en 1737 qu'elle gagne son nom de Pasquali, sans eclipser son surnom de Bavaroise. Cette même année, elle participe à Demofoonte de Ferrandini avec le soprano Lorenzo Ghirardi engagé à Munich. En 1740, elle incarne Tamiri dans la Semiramide riconosciuta d'Aliprandi avec la contralto Merighi. On l'entend aussi dans plusieurs pages de Giovanni Porta.
La soprano se trouve à Venise comme prima donna en 1731-32 avec Nicolino et Bilanzoni puis 1732-33 dans Adriano in Siria de Giacomelli et Issipile de Porta, avec le couple Giorgi et Farinelli. Elle retrouve la Sérénissime en 1737-38 alors qu'elle partage l'affiche avec le ténor Tolve et le castrat Scalzi dans Alessandro nell'Indie de Hasse, entre autres pièces de Latilla, Giaì etc. Zanetti en laisse plusieurs caricatures (ci-contre ©Fondazione Cini). Elle brille ensuite à Naples dans Demetrio de Leo avec la Tesi, Amorevoli, Peruzzi, Marianino et Agata Elmi. Son prestige est tel en Allemagne qu'elle est conviée pour incarner la Meride de Grua lors du premier événement marquant qui annonce une ère musicale importante à Mannheim, dans le nouveau théâtre du palais. C'est d'ailleurs sa seconda donna du moment, Rosa Gabrieli, qui s'impose ensuite comme vedette des lieux, avant l'apogée des Wendling. On l'entend également en 1740-41 à Vienne, avec le ténor Hager, notamment dans l'un des premiers (le premier ?) opéras sérieux en allemand de Vienne, Hypermnestra de Holzbauer, avec l'épouse du compositeur. En 1747, Rosa chante encore dans La Clemenza di Tito de Camerloher, mais la distribution est bien modeste et ne compte pas un castrat.
Rosa Pasquali ne participe pas à l'inauguration du théâtre Cuvilliés de Munich, en 1753, remplacée par Anna de Tubert et Mlle Perprich. Elle demeure néanmoins au service de la cour jusqu'en 1755, année de sa mort.
Une certaine Sign. Bavarese crée Claudia dans le Cajo Marzio Coriolano de Caldara à Vienne en 1717, mais cela cadre mal avec les autres sources et impliquerait qu'elle fût née avant 1705 et eût pu chanter particulièrement longtemps – mais ça n'est pas impossible. De même, une Bavarese se produit à Vienne en 1727 dans le Dialogo trà l'Aurora, e il sole, pièce de chambre de Conti. Mais il pourrait s'agir d'une des chanteuses employées alors à la cour de Bavière, comme Elisabetta Casolani ou Maria Caterina Giannettini. |