Elizabeth naît Harper de parents dont l'identité est discutée. C'est un amateur de musique nommé Mr. Paul qui semble repérer ses jeunes talents et la faire engager à Haymarket en 1778, où elle chante l'inévitable Rosetta de Love in a Village de Arne. Même si sa voix paraît encore fine et perfectible, on loue déjà son naturel et sa diction. Très vite, sa grâce et sa virtuosité lui valent néanmoins tous les suffrages, d'autant qu'elle se produit exclusivement dans les comédies anglaises de Covent Garden, si l'on excepte une Ophélie de Shakespeare et une reprise d'un autre rôle fétiche des sopranos anglaises, Mandane dans Artaxerses de Arne.
Durant presque dix ans, Elizabeth est l'étoile de la troupe avec son mari la basse John Bannister. Elle donne les œuvres de Arne, Shield, Dibdin, Arnold, dont on distingue The Duenna, Lionel and Clarissa, The Spanish Barber (adapté du Barbier de Séville), Rosina, se produit au Pantheon Theatre... Elle chante encore Inkle and Yarico d'Arnold dans le Little Theatre de Haymarket en 1787, mais l'arrivée d'Elizabeth Billington l'année précédente lui fait trop d'ombrage : elle préfère se retirer, officiellement pour prendre soin de sa famille.
Elle gagne à la loterie, ce qui, ajouté à la confortable fortune accumulée pendant sa carrière, lui permet d'achever sa vie tranquillement.
À l'instar de Charlotte Brent, des Young ou de la Billington et de Mara, Elizabeth Bannister illustre le goût des Londoniens d'alors pour les rossignols à la voix légère et délicate, comme en témoignent les délicieux airs de Rosina. |