Giovanna Baglioni est membre d'une véritable dynastie de musiciens, famille particulièrement active dans l'opera buffa italien en pleine expansion. Elle est notamment la sœur de Rosa, Costanza, Clementina et Vincenza sopranos, et fille de Francesco Baglioni, basse bouffe de talent. La famille est originaire de Bologne. Les Baglioni chantent souvent avec la basse Carattoli et participent à maintes productions d'opéras inspirés de Goldoni.
Contrairement à ses sœurs, Giovanna semble cantonnée dans le genre bouffe.
Cela ne l'empêche pas d'y incarner les rôles sérieux, d'expression plus sentimentale et plus exigeants techniquement. C'est le cas en 1754 à Venise, dans Li Matti per amore de Cocchi, avec Clementina. Les années 50 la voient souvent dans cette cité, du reste, par exemple en 1757 pour chanter Fischietti et G. Scarlatti. Giovanna est à Modène en 1758-59. En 1762, les Baglioni sont à Milan, où Giovanna accompagne Clementina, Francesco et Vincenza dans Il Filosofo di campagna de Galuppi, avec le castrat Savoj et le ténor Lovattini. Elle est à Venise avec la basse Poggi et le ténor Laschi en 1762-63, et avec Rosa en 1765-66. On l'entend dans des pages de Gassmann, Rutini, Vento, Latilla, Boroni etc. Giovanna paraît à Livourne en 1768 avec la basse Benucci.
En 1770, Burney entend les Baglioni à Milan, mais juge leur voix noyée dans le vaste théâtre. Retrouvant les Baglioni dans La Pescatrice de Piccinni à Florence un peu plus tard, il note :
Giovanna Baglioni paraissait ici avec plus d'avantages qu'à Milan, où le théâtre est d'une telle ampleur qu'il demande les poumons d'un Stentor pour le remplir. Elle chanta très-bien. Sa voix est toujours claire et juste ; sa cadence nette et parfaite, et son goût et son expression ne laissèrent rien à désirer. Elle fut extrêmement applaudie.
L'année suivante, Giovanna retrouve Venise, avec Costanza et la soprano Allegranti. C'est la dernière trace qui subsiste de sa carrière. |