Rosa Agostini fait partie des cantatrices d'un certain relief se produisant dans le dernier quart du siècle.
Difficile d'élucider le début de sa carrière, mais la soprano chante Piccinni et Galuppi à Bologne en 1766, et rejoint une troupe d'opéra fixée à Barcelone en 1767-68, où elle chante probablement un pasticcio intitulé Madama l'umorista, Ezio de Traetta ou encore Alessandro nell' Indie de Scolari. Elle revient en Espagne en 1771 et de nouveau en 1792, semble-t-il. À Modène, elle chante Adriano in Siria de Tozzi en 1770.
La soprano est déjà prima donna à Naples vers 1774, puisque le duc écrit :
Celle-ci possède une bonne voix dont elle fait ce qu'elle veut, bien qu'elle ne soit pas très instruite en musique ; elle présente plutôt bien sur scène, mais est médiocre comme actrice. Elle a rencontré un beau succès et on songe à l'engager pour l'an prochain [...]
En 1777, elle est à Venise pour Cajo Mario de Monza, puis à Florence pour l'un des beaux succès de l'époque, le Medonte, rè d'Epiro de Sarti, avec le ténor Panati et le castrat Aprile. Elle est de retour sur les lagunes pour la saison du carnaval, et chante avec Biagio Parca et Giacomo David, notamment La Statira de Traetta.
En 1779-80, la soprano est à Naples et se produit dans plusieurs opéras et cantates en l'honneur de la famille royale avec le ténor Gaetano Scovelli et le castrat Bedini. Outre plusieurs partitions de Mysliveček, elle chante Creso in Media de Schuster, Ipermestra de V. Martín y Soler, et Chimène dans Il Gran Cid de Paisiello. Les avis sur elle changent peu depuis 1774 : sa voix est superbe, elle sait chanter avec agilité et élégance, mais ne sait pas jouer.
Pour l'Ascension de 1786, la prima donna est à Venise dans Circe de Gazzaniga, avec de nouveau le castrat Bedini. |