Contralto bolonaise. C'est dans sa ville natale qu'elle étudie le chant avec Antonio Desiderati.
Ses débuts connus remontent au moins à 1695. Elle est membre de le cour de Mantoue et brille à Lucques, Livourne, Naples en exigeant des cachets très conséquents. On l'entend à Bologne en 1698, alors qu'elle interprète Orphée dans Apollo geloso de Perti. Deux ans plus tard, dans la même ville, la voilà de nouveau en travesti pour Le Due Auguste d'Aldrovandini, accompagnée de Nicolino et de la Scarabelli. Toujours en 1700, sa présence est attestée à Florence pour une reprise de Massimo Puppieno d'A. Scarlatti, dans le rôle de Sulpizia. Elle paraît la même année dans L'Eratrea de Sabadini et Scarlatti, avec la Salicola et De Grandis.
Francesca Vanini épouse la basse de renom Giuseppe Boschi en 1698, et chante alors le plus souvent sous le nom de Vanini-Boschi.
Le couple Boschi est à Venise entre 1706 et 1709, le temps de participer à diverses productions de F. Gasparini, Lotti, Caldara et Haendel. Dans l'Agrippina de ce dernier, Vanini incarne Othon, un rôle de première importance. Les personnages qui lui sont confiés sont souvent masculins, mais elle est aussi Teolinda dans Flavio Anicio Olibrio de Gasparini, avec les célèbres castrats Cortona et Pasi. En 1709, les Boschi passent à Bologne pour chanter L'Inimico generoso de Caldara avec Maria Landini et le ténor Guicciardi.
En 1710-11, la contralto est à Londres avec son époux et participe à l'immense succès de Haendel, Rinaldo, dans le rôle de Goffredo. Elle insère aussi l'air Ho un non so che nel cor dans Pirro e Demetrio de Scarlatti, page de Haendel qui devient fort populaire. Il semble toutefois que ses moyens aient alors été très diminués, d'après plusieurs témoignages dont celui du compositeur anglais Galliard : « maître en matière de musique, mais sur le déclin à son arrivée ici. ». Francesca retourne à Venise, selon les sources dès la fin de son unique saison sur les scène londoniennes, ou avec son mari en 1728.
Mancini l'évoque dans son traité comme « une célébrité d'une telle intelligence que le public de Venise l'a surnommée le Salomon de la musique. », ou plutôt la Salomona. Tosi, autre grand musicographe, estime qu'elle a prouvé que les femmes pouvaient apprendre le chant aux hommes, dans ses Observations parues en 1743 ; on en déduit que la musicienne a exercé comme pédagogue. Le même Tosi lui accorde les mêmes talents musicaux que le fameux castrat Pistocchi. |