Rosa Scarlatti est la fille de Tommaso Scarlatti, frère d'Alessandro Scarlatti (certaines sources lui prêtent une naissance en 1727). Il ne faut pas la confondre avec une autre Rosa Scarlatti, née en 1745 à Madrid et dont le père est Domenico Scarlatti. Le compositeur Giuseppe Scarlatti est probablement son frère.
On découvre pour la première fois le nom de Rosa Scarlatti dans un livret de représentation à Sienne en 1740, en Sabina d'Adriano in Siria. Deux ans plus tard, elle paraît à Alessandria, toujours en seconda donna seria, puis en 1746 à Florence dans Le Gare fra gli Dei, de compositeur inconnu. En 1747-48, Rosa chante à Venise dans diverses œuvres de ton léger au San Moisè, notamment avec le ténor Novelli dans La Vanità delusa.
C'est le début des pérégrinations pour la contralto : elle est engagée à Vienne en 1748-49 comme seconda donna auprès de la légende vivante Vittoria Tesi, de l'excellent ténor Panzacchi et des castrats venus de Dresde Monticelli et Rocchetti. Rosa interprète notamment des pages de Galuppi : Siroe, Artaserse...
C'est en 1751 qu'elle est recrutée dans la troupe de Pietro Mingotti, qui parcourt l'Europe centrale et y fait connaître l'opera seria en réunissant des chanteurs de second rang, de jeunes espoirs ou de vieilles gloires. Elle y débute avec succès dans le pasticcio Tigrane à Leipzig, avec la soprano (mezzo) Ronchetti en haut de l'affiche ainsi que Giuseppe Poma. La troupe poursuit sa route à Hambourg où elle donne le pasticcio Il Re pastore, un de ses titres phares, puis à Lübeck.
Rosa Scarlatti et ses collègues s'installent à Copenhague. Y chantent aussi le ténor Croce et la mezzo Marianna Galeotti, souvent en travesti. Rosa est en général seconda donna, par exemple dans L'Innocenza difesa nell'inganno. La troupe offre des prestations à Hambourg, Lübeck, mais Scarlatti ne reparaît plus au Danemark. En revanche, elle trouve asile à Stockholm, où le roi constitue la première troupe italienne locale en recrutant les artistes qui étaient présents à Copenhague, notamment le compositeur Uttini – que Rosa épouse en 1753. Elle chante en Suède en 1755 et 1757, créant Il Re pastore, L'Eroe cinese et Adriano in Siria de son époux jusqu'à la dissolution de cet ensemble éphémère. Cet échec ne marque pas son départ : Rosa reste officiellement au service de la cour royale, avec Croce, paraissant sur les registres jusqu'en 1772. Elle n'est évidemment plus en état de se produire à ce moment-là... Au départ, la reine juge très favorablement Rosa, lui trouvant une voix puissante et claire ; elle révise ensuite son jugement et la trouve trop limitée. En Suède, elle continue de se produire ponctuellement en concert, jusque dans les années 1760.
Les partitions qui subsistent sont écrites en clé d'alto, mais de tessiture médiane : Rosa Scarlatti était une mezzo-soprano à voix peu étendue, limitée aux rôles de seconda donna toute sa carrière. Rosa et Francesco Uttini ont deux enfants, Adolfo et Carlo. |