La vie et la carrière de cette cantatrice allemande née Blümer (voire autrichienne ou bruxelloise, selon les sources) sont malheureusement mal cernées, et surtout liées au destin de son mari, le compositeur Pietro Pompeo Sales, qu'elle épouse en 1774. Pietro Pompeo passe d'abord par Augsbourg, et compose divers opéras pour Munich dans lesquels son épouse chante peut-être : Le Nozze di Amore e di Norizia, ou encore Antigono en 1769. Il est certain qu'elle chante Deidamia dans Achille in Sciro de son époux en 1774, avec les chanteurs locaux, le castrat Consoli, les ténors Adamberger et Valesi. Le couple semble alors déjà au service de l'électeur de Trèves, à Coblence, centre de gravité de leur carrière. Le critique Schubart commente longuement la représentation de ce dernier opéra, et loue particulièrement la cantatrice :
La prima donna, Mamsel Blümerin, l'une des meilleures contraltos de notre époque, a bien joué son rôle même s'il est délicat d'avoir un contralto dans le premier rôle féminin quand celui de l'amant et premier chanteur, ici Achille, est tenu par un castrat soprano. Son génie et sa voix excellente, proche de la perfection, lui ont permis de s'imposer dans cette situation délicate.
En 1776, le couple Sales part en tournée en Angleterre et récolte un succès remarquable : la contralto est l'étoile des concerts Bach-Abel de Londres, et se produit à Oxford. Elle crée notamment la cantate Cefalo e Procri de J. C. Bach, avec l'épouse du compositeur (la soprano Grassi) et le castrat Savoj, dans le rôle d'Aurore. On entend les Sales à Francfort en 1777.
De retour à Coblence pendant les années 1780, Franziska est le premier alto des effectifs de la cour. On l'entend au théâtre, et en concert où elle chante notamment Caruso et Righini, par exemple un duo de L'Isola disabitata de ce dernier en 1783. Le couple Sales fuit la ville avec l'arrivée des troupes révolutionnaires françaises en 1794, et vit dans le plus grand dénuement à Hanau. P. P. Sales meurt en 1797.
Choron la définit comme une « cantatrice très-agréable. » Plusieurs commentaires sont très enthousiastes à son égard, par exemple de la part de C. M. Wieland. La contralto enseigne également le chant. |