Native de Rome ou Bologne, cette cantatrice remporte un succès remarquable au tournant des deux siècles.
D'abord repérée dans La Calma fra le tempeste d'Alessandro Melani en 1684, à Reggio Emilia, elle poursuit sa carrière à Milan, Modène (I due germani rivali, avec Pistocchi, Siface et le ténor travesti Predieri en 1686), et Mantoue où F. C. Gonzaga l'attache à son service.
Elle est virtuose de la prestigieuse cour de 1687 à 1701 environ, ce qui ne l'empêche pas de se produire ailleurs, comme devant Christine de Suède à Rome. Celle-ci écrit donc au duc de Mantoue en remerciement, en mai 1687 :
J'ai bien reçu la lettre de Votre Altesse des mains de Barbara Riccioni, à qui il suffit d'être votre servante et virtuose actuelle pour gagner ma considération et mes faveurs. Son caractère excellent et son mérite l'en rendent bien digne, tant pour sa vertu que pour tous les aimables talents dont elle est parée. Je remercie donc Votre Altesse de me l'avoir fait connaître et de m'avoir démontré par le biais de votre virtuose la cordialité que Votre Altesse me témoigne.
La Romanina se produit un peu partout en Italie, avec les grands interprètes de son temps : Gênes, Turin, Plaisance, Ferrare, Padoue, Venise, Bologne... Gênes l'admire en Issacrata dans Il Pompeo de Perti avec Antonio Borosini en 1691. À Milan, l'année suivante, Riccioni prend part à La Virtu trionfante dell'amore e dell'odio de Ziani. En 1696, elle se mêle aux étoiles de la cour de Modène (la Tilla, Marsiglia, Franceschini, etc.) à Reggio dans un opéra de Pollarolo, et chante à Naples pour la création d'un opéra qui s'impose comme un grand classique de l'époque : Il Trionfo di Camilla, regina de' Volsci de G. Bononcini, avec le castrat Cortona, la tragédienne Vittoria Tarquini, la basse bouffe Cavana ou encore Maddalena Musi. Cette même équipe donne aussi Comodo Antonino d'A. Scarlatti. En 1699, elle chante Ariovisto de Paolo Magni avec Cortona, Francesco De Grandis et la Diamantina.
Sa dernière prestation connue a lieu à Gênes en 1707, dans La Prosperità di Elio Sejano d'Albinoni : dès 1700, elle ne paraît plus qu'entre Gênes, Mantoue et Milan.
Son grand talent lui vaut d'être honorée dans des sonnets. Il s'agit indéniablement d'une des cantatrices les plus demandées de son temps, chantant avec les tout meilleurs. Elle est souvent désignée comme soprano dans l'historiographie moderne, mais les partitions font clairement entendre une voix de contralto. |