Maddalena Pieri est l'une des contraltos les plus recherchées des années 1720 et 1730, âge d'or de l'opera seria. Elle a le privilège de côtoyer certaines légendes du chant et de créer des pages historiques. On sait qu'elle est la sœur de Maria Teresa Pieri, et peut-être des autres contraltos nommées Pieri actives à Naples.
Maddalena Pieri est originaire de Florence, et maîtresse d'Albizzi, impresario du théâtre de la Pergola à la fin des années 1720, ce qui constitue une précieuse protection.
Un premier livret indique sa présence à Bologne en 1718, puis à Livourne. À Florence, en 1720, Pieri chante un rôle travesti avec Pinacci, la Turcotti et la Cuzzoni. On l'entend à Milan la même année avec le castrat de Vienne Gaetano Orsini. La contralto se contente du dernier rôle dans La Partenope de Sarro, un opéra de Vinci et un autre de Mancini, avec la Merighi, la Bombacciari et Faustina Bordoni en 1722-23 à Naples. La Pieri arbore le titre de virtuose de la cour de Modène. Elle retrouve Florence en 1726, dans un opéra de Buini notamment.
Maddalena Pieri intègre la troupe de Vivaldi pour la saison 1726-27, et crée le rôle titre de la toute première version de Farnace, qui connaît un grand succès. On l'entend aussi dans Dorilla in Tempe de Vivaldi et Medea e Giasone de Brusa, là encore avec Anna Girò et le ténor Moretti. Elle retrouve ensuite Florence en 1728, pour chanter Porpora.
En 1729-30, elle fait partie de la troupe du S. G. Grisostomo avec Farinelli, Nicolino et le Cuzzoni, qu'elle accompagne pour le premier Artaserse de Hasse, dont on connaît la fortune. Elle participe aussi à l'Idaspe de R. Broschi et un opéra de Ciampi. En 1732, Pieri retrouve Vivaldi à Mantoue comme primo uomo dans Semiramide, avant Vérone en 1735 pour Bajazet, dans lequel elle interprète des airs de compositeurs napolitains. Elle bénéficie toujours du soutien d'Albizzi par la suite, et ce dernier tente de lui trouver d'autres engagements (notamment à Palerme), bien qu'aucune trace de prestation postérieure à 1735 ne nous soit parvenue. |