Il est envisageable que cette contralto soit liée à deux autres cantatrices de même registre, Terera et Maria Maddalena. Elle est assurément la sœur d'une Vittoria Pieri, et semble venir de Rome.
Elena et cette Vittoria se produisent à Naples dans les théâtres comiques : Elena y est signalée vers 1737 et chante L'Errore amoroso de Jommelli au Teatro Nuovo, avec le vétéran Corrado, et un opéra de Leo. Elle se produit sans doute une dizaine d'années dans la cité avant d'être appelée à la cour d'Espagne en 1747. Citons Odoardo de Jommelli en 1738, en habits masculins ; L'Inganno felice de Logroscino l'année suivante, avec la Colasanti ; L'Origille de Palella et La Beatrice de Ciampi avec l'inusable Corrado en 1740. Rare parenthèse dans l'opéra séria : Albina dans Alessandro severo à Palerme en 1746.
Elle s'illustre encore comme chanteuse bouffe à Madrid, avec le basse Garoffalini, en remplacement de la Marchesini. En 1747, elle interpète Livietta e Tracollo de Pergolesi. L'année suivante, elle se distingue dans Il Cavalier Bertoldo [Bertone] de Cocchi, pour l'anniversaire de Ferdinand VI. Elena Pieri a aussi le privilège de chanter avec les vocalistes de l'opéra séria, Castellini, Manzuoli et Peruzzi, dans La Festa cinese de Conforto, en 1751. Elle participe encore à plusieurs intermezzi de Cocchi, ou encore de Latilla, au moins jusqu'en 1755. On n'entend ensuite plus parler d'elle. |