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Antonia Margherita MERIGHI

? – ca 1764

Aussi [Merigi] [Merichi] [Amerighi]

Antonia Merighi naît à Bologne.
Elle entre en service de la grande duchesse de Toscane, et si on l'entend à Lugo en 1711, elle interprète plusieurs opéra à Florence entre 1714 et 1716. Merighi est alors appelée sur les scènes les plus brillantes, et surtout à Venise où elle est omniprésente de 1717 à 1721, à commencer par Tieteberga de Vivaldi, féru de contraltos naturelles. Elle chante également pour lui à Mantoue en 1718 dans Armida al campo d'Egitto, et le compositeur lui confie le rôle de la très charismatique Damira dans La verità in cimento en 1720, à Venise.

Antonia MerighiEntre 1720 et 1724, c'est à Naples que la contralto s'illustre, déjà considérée comme une rivale de l'immense Vittoria Tesi. Elle chante Rosiclea in Dania d'A. M. Bononcini (1721) avec Nicolino, Ossi et la Bordoni ; Pompeo dans Silla dittatore de Vinci en 1723 ; et le cruel Iarba dans la toute première de Didone abbandonata de Métastase et Sarro, avec la Bulgarelli, en 1724. La contralto retourne ensuite à Venise via Milan (Gasparini, Buini...), Parme et Florence, pour deux saisons, retrouvant la Bordoni et le castrat Scalzi pour La Rosmira fedele de Vinci dans le rôle de la virile Partenope. En 1726, elle s'illustre avec Bernacchi et Pasi à Turin, comme prima donna.
De retour à Naples en 1728-29, elle interprète Hasse avec la reine Arsinoe dans Attalo, accompagnée de Carestini et Barbieri, avec d'autres opéras de Vinci, P. F. Scarlatti etc.

Sa carrière prend une ampleur internationale : elle est engagée dans la troupe de Haendel avec Bernacchi, Fabri ou encore la Bagnolesi. On l'annonce ainsi dans le Daily Journal : « Signora Merighi, a woman of very fine presence, an excellent actress and a very good singer – a counter tenor. » Elle s'arrête à Paris pour chanter en concert avant d'atteindre Londres, où elle crée la terrible reine Matilde dans Lotario en 1729. La contralto interprète Rosmira dans la Partenope, avec la Strada, et parcicipe à des reprises de Tolomeo et Scipione. La saison suivante voit la création de Poro, re dell'Indie où elle campe une seconda donna au caractère bien trempé et chante l'air préféré du public, le délicat Son confusa pastorella. Elle reprend encore Armida dans Rinaldo et Unulfo dans Rodelinda avant de quitter Londres en 1731 à l'issue d'une nouvelle série de représentation de Poro, avec Senesino et Montagnana.

La chanteuse se produit donc à Florence pendant deux saisons, puis Venise (Adriano in Siria de Giacomelli avec Farinelli et le couple Giorgi) en 1733 et Milan en 1735. Elle retourne à Londres en 1736-37 alors que Haendel lutte contre la désaffection du public et la concurrence de Farinelli et de la troupe de Porpora qui vit sa dernière saison : c'est cette troupe adverse qu'intègre la contralto. Elle chante donc des opéras de Pescetti, Duni, Veracini ou encore Hasse, mais la compagnie fait naufrage. Merighi repasse alors au service de Haendel ; Caffarelli a été engagé par ce dernier pour 1737-38, et c'est avec le grand castrat qu'elle crée le vil Gernando dans Faramondo, puis la véhémente Amastre travestie en soldat dans Serse, sans compter le pasticcio Alessandro Severo ou encore La Conquista del vello d'oro de Pescetti (Peleo).

Ses moyens ont toutefois décliné, même si son tempérament reste toujours aussi explosif. Elle est encore à Munich pour le carnaval 1739-40 et chante Mandane dans Artaserse de Ferrandini ainsi que Berenice dans Farnace de Porta.

Elle est un temps la maîtresse du castrat Bernacchi, qui impose la contralto à ses côtés lors de certains engagements. C'est toutefois le ténor Carlo Carlani, son cadet, qu'épouse la cantatrice. Celui-ci se remarie en 1764, ce qui signifie qu'Antonia est alors décédée.

Burney se trompe, pour une fois, en la jugeant comme une chanteuse de second voire de troisième rang. Après Lotario, Mrs. Pendarves, qui suit attentivement la musique à Londres et surtout la troupe de Haendel, la juge agréable, sans être plus enthousiaste :
Sa voix n'est pas extraordinairement bonne ou mauvaise, elle est grande et d'allure très gracieuse, avec un visage correct ; elle semble avoir la quarantaine, et chante facilement autant qu'agréablement.
Cependant, la qualité de la musique écrite pour elle, tant sur le plan musical que dramatique, témoigne en sa faveur, ainsi que l'ampleur de sa carrière et le prestige des distributions dans lesquelles elle paraît. Sa voix à l'agilité carrée couvrait une belle étendue, du la2 au fa4, avant de se restreindre en fin de carrière, environ do3 – ré4. Il s'agit probablement, avec Diana Vico, de la meilleure contralto de l'époque, juste après la Tesi.

Armida al campo d'Egitto Armida A. Vivaldi 1718 Mantoue
  S. Mingardo, concerto italiano dir. R. Alessandrini – CD Naïve
La verità in cimento Damira A. Vivaldi 1720 Venise

> air Semplice non temer
N. Stutzmann, Ensemble Matheus dir. J.-C. Spinosi – CD Naïve
D. Galou, Accademia bizantina dir. O. Dantone – Cantatas and arias for contralto, CD Naïve 2019
Didone abbandonata Iarba D. Sarro 1724 Naples
  Version abrégée et adaptée : S. Wächter, dir. L. Remy – retransmission de concert 2005
Ifigenia in Tauride Teonoe Vinci et al. 1725 Londres
> air Già sento il cor In Elpidia (pasticcio, 1725). M. Ostrouknova, Opera settecento dir. L. Duarte – captation de concert, 2016
Rosmira fedele Partenope L. Vinci 1725 Venise
  S. Prina, La Cappella della pietà de' turchini dir. A. Florio – CD et DVD Dynamic 2012
Publio Cornelio Scipione Erifille G.A. Giaì 1726 Turin
> air Timido pellegrin In Ormisda, pasticcio, Londres 1730. C. Hendrick, Opera settecento dir. L. Duarte – retransmission de concert, Halle 2018
Antigona Antigona G.M. Orlandini 1727 Turin
> air Le pupilette Nel tuo amor. In Ormisda, pasticcio, Londres 1730. C. Hendrick, Opera settecento dir. L. Duarte – retransmission de concert, Halle 2018
Flavio Anicio Olibrio Placidia L. Vinci 1728 Naples
> air Tu m'offendi Infelice. In Ormisda, pasticcio, Londres 1730. C. Hendrick, Opera settecento dir. L. Duarte – retransmission de concert, Halle 2018
Attalo, re di Bitinia Arsinoe J.A. Hasse 1728 Naples
> air Si mi toglie In Ormisda, pasticcio, Londres 1730. C. Hendrick, Opera settecento dir. L. Duarte – retransmission de concert, Halle 2018
L'Ulderica Ulderica J.A. Hasse 1729 Naples
> air Fissa ne' sguardi miei

> air Pria di darmi un si bel vanto
E. De Simone, I Mosaico dir. G.A. Guerra – Hasse, Arie d'opera, CD Tactus 2018
Se quel cor.
In Ormisda, pasticcio, Londres 1730. C. Hendrick, Opera settecento dir. L. Duarte – retransmission de concert, Halle 2018
Lotario Matilda G.F. Haendel 1729 Londres
  Enregistrement au choix
Partenope Rosmira G.F. Haendel 1730 Londres
  Enregistrement au choix
Ormisda Palmira Divers 1730 Londres
  C. Hendrick, Opera settecento dir. L. Duarte – retransmission de concert, Halle 2018
L'aure che spira (air inséré) Cornelia G.F. Haendel 1730 Londres
  In Giulio Cesare, Haendel. N. Stutzmann, Orfeo 55 – Heroes from the shadows, CD Erato 2014
Poro, re dell' Indie Erissena G.F. Haendel 1731 Londres
  B. Fink, Europa galante dir. F. Biondi – CD Harmonia Mundi
Alessandro severo Giulia G.F. Haendel 1738 Londres
  K. Hammarström, Armonia atenea dir. G. Petrou – CD CPO 2011
Faramondo Gernando G.F. Haendel 1738 Londres
  X. Sabata, I Barocchisti dir. D. Fasolis – CD Virgin veritas 2009
Serse Amastre G.F. Haendel 1738 Londres
  Enregistrement au choix