Ce contralto natif de Florence ou Vérone, selon les sources, fait ses débuts à la toute fin du siècle, en décembre 1799, dans un petit rôle de La Pazzia Giornata de Portogallo, créé avec le ténor Mombelli, la soprano Strinasacchi et la basse Raffanelli au San Benedetto de Venise. Dès le printemps 1800, on l'entend à Vicence (Paër, Mayr) dans d'autres pages sentimentales où elle restera admirée toute sa carrière, avec la basse Brocchi, puis Udine.
En 1803, Marcolini paraît à Naples dans des opéras bouffes avec Gennarino Luzio et l'inusable Andrea Ferraro, interprétant notamment Fioravanti. Elle s'y attaque en 1804 à un genre plus sérieux, avec l'oratorio de Cimarosa La Riedificazione di Gerusalemme, où elle incarne un rôle de premier plan. Elle poursuit dans la même veine à Palerme avec un autre oratorio de Cimarosa. Marcolini revient au répertoire léger à Pise et Livourne, mais se lance dans l'opera seria à Rome en 1807, avec Andromaca e Pirro de Tritto et une œuvre de Nicolini, avec le castrat Velluti. Elle demeure à Rome mais passe au Teatro Valle, qui joue l'opera buffa, jusqu'à la fin de 1808. Dès lors, sa carrière mêle avec bonheur les deux styles : serio à Parme en 1808, buffo à la Scala en 1809, et de même entre Lucques, Bologne, Livourne et Brescia. Ses rôles sérieux sont parfois masculin, comme Oreste pour Morlacchi ou Achille pour Mayr.
En 1811, après un riche début d'année à Milan où elle reprend notamment une première fois Ser Marcantonio, tube de Pavesi écrit pour la contralto Gafforini, la Marcolini collabore pour la première fois avec l'étoile montante du moment, le principal compositeur des vingt ans à venir : Giacchino Rossini. D'après Stendhal, Marcolini quitte son protecteur Lucien Bonaparte pour le jeune artiste. À Bologne, elle crée ainsi pour le maestro L'Equivoco stravagante, où son personnage se fait passer pour un castrat, puis immédiatement après Ciro in Babilonia à Ferrare avec Eliodoro Bianchi. Suivent d'autres créations plus remarquées encore : La Pietra del paragone et L'Italiana in Algeri. Marcolini reprend ces œuvres dans divers théâtres, et continue par ailleurs de chanter Pavesi, Federici, Farinelli dans le nord de la Péninsule, entre Turin, Milan, Bologne, Florence, Padoue et Venise. Outre ses rôles rossiniens, Marietta reprend souvent le rôle de Matilde composé par Coccia (La Donna selvaggia). En 1815, Marcolini et Rossini proposent Sigismondo, sans doute leur collaboration la moins marquante. La contralto continue à Milan en 1816-17, chantant Paër, Coccia et Weigl. Elle s'empare à son tour du rôle d'Ariodante de Ginevra di Scozia de Mayr, créé par Marchesi et abondamment repris depuis quinze ans par les derniers castrats et les cantatrices qui s'emploient à les remplacer. Les créations s'enchaînent encore à Rome en 1817, où Marietta retroupe la basse Parlamagni, par exemple dans La Contessa di Fersen de Fioravanti, puis jusqu'en 1819 à Milan.
Sa carrière semble prendre fin au début de 1819 à Vérone avec la reprises de deux grands succès : Ser Marcantonio et La Pietra del paragone.
Marcolini est l'archétype du grand contralto colorature du début du XIXe siècle, aujourd'hui qualifié de rossinien. Le succès de ce type de voix est parallèle au dernier souffle des castrats.
Dans la Revue des deux mondes de 1848, on peut lire :
La musique bouffe italienne trouve dans Marcolini, comme dans Gafforini, un digne et et charmant interprète. [...] Sa belle voix de contralto, qui ne montait tout au plus qu'au fa dièse, était d'une flexibilité suprenante. [...] C'était une cantatrice délicieuse dans l'opera buffa. Elle avait un brio, un entrain, une gaieté aimable et facile, qui se communaient et rayonnaient comme la lumière. Les airs de bravoure, écrits à sa demande, qui terminent La Pietra del paragone et L'Italiana sont restés comme un doux témoignage de l'aimable flexibilité de sa voix et de l'heureux ascendant qu'elle avait su prendre sur le génie du premier compositeur dramatique de notre temps.
Stendhal l'entend à Bologne et en laisse un portrait sans doute bien informé :
la signora Marietta Marcolini, est un contralto, d'une douceur parfaite. J'y voudrais plus de vigueur. Mais cette douceur est admirable et nous en aurions bon besoin en France. Nos chanteurs verraient que les ornements doivent exprimer la voluplé, ou sont des horreurs. Mme Marcolini a cette douceur suave. |