Contralto née à Lucques, d'où le surnom de Lucchesina.
Elle paraît à Naples pour trois opéras bouffes au Teatro Nuovo en 1736, dont Fingere per godere de Sarro avec la célèbre basse Corrado. La Lucchesina chante aussi la Victoire dans un appendice musical écrit par F. De Majo pour Alessandro nell'Indie de Hasse, avec Manzuoli.
Engagée à Londres dans The Opera of the Nobility de Porpora en 1737, elle chante avec Farinelli le tôle titre de Sabrina de Pescetti puis Cherinto dans Demofoonte de E. Duni. La compagnie fait faillite et Haendel en récupère les meilleurs interprètes, dont la Marchesini, mais sans le grand castrat soprano.
On a en revanche fait venir l'immense Caffarelli ; avec lui et Mlles Duparc, Merighi et Chimenti, la Marchesini participe à la création de plusieurs opéras et pasticci de Haendel : elle est ainsi Albina dans Alessandro severo, une bouillante Rosimonda dans Faramondo – comme prima donna – et le tendre Arsamene de Serse. On l'entend aussi dans un opéra de Pescetti et dans Partenio de Veracini. Enfin, la contralto crée probablement la sorcière d'Endor dans Saul, en 1739, puis Angelica e Medoro de Pescetti à Covent Garden.
C'est semble-t-il à Londres qu'elle épouse le peintre et décorateur Jacopo Amiconi. Celui-ci parcourt l'Europe entre Paris, St-Pétersbourg, Venise et Londres, mais on y ignore si son épouse l'accompagne pour tout ou partie de ces pérégrinations ; on n'a plus de traces de prestations de la chanteuse après ce mariage, cependant. Le testament d'Amiconi, daté de 1749, semble témoigner d'un amour soutenu, et l'on peut supposer que Marchesini a donc mis fin à sa carrière pour le suivre. Il meurt en 1751 à Madrid, et la couronne espagnole accorde une pension à la veuve.
Ses moyens vocaux étaient versatiles : alto vocalisant à fort caractère ou jeune premier pathétique pour Haendel, Médée dans La Conquisto del vello d'oro de Pescetti, elle possédait indéniablement de belles qualités, et une voix longue, assez aisée dans l'aigu pour une contralto. |