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Anna Maria MARCHESINI

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Aussi [Anna Marchesini]

Originaire de Bologne, Anna Maria Marchesini mène une très belle carrière sur la quinzaine d'années où sa présence est clairement traçable sur les scènes italiennes, principalement à Florence et Naples. En effet, la contralto est virtuose du prince de Médicis qui règne sur Florence.
C'est dans cette ville qu'elle chante par exemple un Carlo re d'Allemana en 1700, visiblement encore reléguée aux seconds rôles.
En 1705, elle crée Artaserse de Zeno et Pariati au San Angelo de Venise, sur la musique de Giannettini. Le grand Zeno commente ainsi :
Dans ce drame, la partie d'Asteria, qui est la principale, était tenue par la Signora Anna Maria Marchesini, et c'est essentiellement elle qui a porté l'opéra.
À Naples entre 1706 et 1709, elle chante des pages d'Orlandini et Sarro dans la Griselda du même Zeno, dont elle incarne le rôle titre ; on sait la fortune que connaît ensuite le livret. Marchesini incarne aussi l'Agrippina du jeune Porpora ; les castrats Tamburini et Albertini l'accompagnent lors de ces prestations. Elle interprète aussi Vignola, Albinoni, Gasparini (reprise de la célèbre Fede tradita), Scarlatti avec Berenstadt, De Grandis, Antonio Borosini, la soprano Giusti... Elle est estimée comme l'une des meilleures cantatrices de Naples, et participe ainsi au Radamisto de Fago avec Tempesti à la cour d'Aurora Sanseverino à Piedimonte. C'est à cette époque que Haendel y crée Aci, Galatea e Polifemo, et il est tout à fait probable qu'elle ait été la première interprète de la nymphe (plus plausible qu'Acis, étant donné sa tessiture, même si cette hypothèse a été soulevée).
De retour à Florence, elle reprend le grand succès de G. Bononcini et la Bombace en incarnant Camilla. En 1710, la voici à Ferrare, flanquée de jeunes talents : le ténor Borghi et la soprano Gualandi. Elle est encore prima donna à Florence dans la Merope de Gasparini, avec Bernacchi. En 1716-17, toujours à Florence, elle est Asteria face au Bajazet du ténor Luchini, au Tamerlano du castrat Albertini, et avec pour soupirant l'Andronico de la contralto Laurenti.

C'est peu dire que la Marchesini a eu à incarner des personnages féminins forts. Elle est très souvent désignée comme soprano dans les publications, mais la partition d'Agrippina de Porpora est clairement écrite en clé d'ut3, pour contralto donc.
Anna Maria fait carrière au même moment que Santa Marchesini, autre contralto spécialisée dans les rôles comiques. Plus tard, on repère une Maria Antonia Marchesini, encore contralto, mais de Lucques.

La Fede tradita e vendicata Ernelinda F. Gasparini 1707 Naples
> air Empio mano N. Stutzmann, Orfeo 55 – Contralto, CD Erato 2021
L'Agrippina Agrippina N. Porpora 1709 Naples
> airs Mormorando anch'il ruscello * Con troppo fiere immagini A. Hallenberg, Il Pomo d'oro dir. R. Minasi – Agrippina, CD Deutsche Harmonia Mundi 2015