Les Laurenti sont une fameuse famille de musicien bolonais ; Antonia est issue de cette belle lignée, possiblement fille du violoniste Bartolomeo Girolamo Laurenti.
Antonia Laurenti débute sa carrière en 1714-15 à Padoue dans Ercole sul Termodonte de Rampani, et sillonne le Nord de l'Italie pour se produire à Bologne (avec Fabri et la Cuzzoni), Modène, où elle crée des opéras de Pollarolo, puis Florence pour le carnaval 1717 avec le ténor Luchini. Elle se hisse rapidement au premier rang des contraltos de son temps. Cette même année, Laurenti effectue un premier séjour à Dresde où elle crée Giove in Argo de Lotti avec Santa Stella, Senesino, Boschi et Berselli. En 1718, elle retrouve Florence comme prima donna (Alessandro severo avec Cortoncino) puis est repérée par Vivaldi, toujours prompt à identifier les nouveaux talents: elle débute à Mantoue dans Armida al campo d'Egitto, dans un rôle travesti. Sa personnalité est suffisant affirmée pour que le compositeur Marcello parodie le style de la cantatrice dans une cantate intitulée Carissima figlia, cette même année.
De Bologne, la Coralli passe par Brescia puis est engagée par Veracini en 1719 pour revenir à Dresde au sein d'une troupe brillantissime comptant Durastanti, la Tesi, Senesino, le ténor Guicciardi ou encore la basse Boschi. Elle chante ainsi notamment dans les divertissements du Teofane de Lotti ainsi que des pièces de Heinichen, comme Diana su l'Elba. Toutefois, la troupe est dispersée dès 1720 en raison d'une brouille entre les castrats Senesino et Berselli et Heinichen. De l'expérience dresdoise, la contralto conserve au moins le titre honorifique de virtuosa del re di Polonia (titre dont pouvait alors se flatter l'électeur de Saxe) ; il substiste également un portrait de la Coralli.
L'engagement de Vivaldi lui vaut des débuts à Venise en 1720 dans La Verità in cimento, toujours dans un rôle masculin, ainsi que dans les autres opéras produits par le compositeur au San Angelo, dont Antigona d'Orlandini. La Coralli fait une forte impression sur les Vénitiens, et devient la cible, avec toute l'équipe de Vivaldi, du cynique Teatro alla moda de Marcello. Elle se produit ensuite à Milan (Astianatte de F. Gasparini), Turin, Bologne puis enfin à Gênes pour le carnaval 1726, couronné par Partenope de Chiocchetti avec la soprano Zani et le castrat Mariani.
Elle retrouve à plusieurs reprises le ténor Antonio Denzio, qui fait donc appel à la fameuse contralto lorsqu'il est en charge du théâtre du comte von Sporck à Prague. La Coralli s'y produit donc en vedette de la saison 1726-27, par exemple dans L'Amor tirannico de Feo. Sur place, la chanteuse fait la connaissance du ténor Felice Novelli, qu'elle épouse en mars 1727.
Dès lors, le couple se produit très régulièrement ensemble. La contralto retourne en Italie, passant par Bologne, Alessandria et Florence où elle croise la Turcotti et Berenstadt dans Il Gran Tamerlano de Porta. Après des prestations à Turin, on la retrouve avec Felice à Venise en 1731-32 dans le rôle titre de Rodelinda au San Moisè, avec une musique de Bartolomeo Cordans. On n'a plus traces de prestations de la Coralli au fil des années 1730, mais elle réapparaît à Faenza en 1739, avec son mari. Le couple est ensuite à Asti, avec Cecilia Buini Belisani, et enfin dans le pasticcio Sirbace à Ferrare en 1741, avec le castrat Finazzi.
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