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Cette chanteuse venue de Bologne a la chance de faire carrière à une époque où les contraltos sont encore particulièrement demandées.
On la repère à Bologne en 1710 dans Il più fedel fra vassalli de Perti, avec les divas Durastanti et Vienna Mellini et les castrats Bernacchi, Carboni et Guerri. Les prestations s'enchaînent dans des maisons encore modestes, à Pesaro, Lugo et Forlì, où elle retrouve néanmoins Bernacchi ou la contralto Merighi. Pour le carnaval 1713, Landi est à Pesaro avec le castrat De Grandis.
Vivaldi fait partie des compositeurs férus de contraltos : il engage la chanteuse pour la saison 1713-14 à Venise, où elle crée Medoro dans Orlando furioso de Ristori (et probablement Vivaldi) et un opéra de Gasparini. La troupe comprend également l'immense basse Carli, Elisabetta Denzio et le castrat Minelli. Toujours à Venise, elle paraît au plus prestigieux SS Giovanni e Paolo la saison suivante, par exemple dans Polidoro de Lotti avec deux basses réputées : Cavana et Boschi, ainsi que la brillante Scarabelli. Dans cette œuvre, Landi chante encore en travesti. On l'entend aussi dans une page de Pollarolo avec Senesino.
Elle passe ensuite à Vicence pour Tetide in Sciro de Pollarolo avec les castrats Morosi, Romani et Pacini, chante à Brescia, puis à Naples à compter de l'automne 1715. Elle y paraît deux saisons dans des seconds rôles, d'abord avec le ténor Borghi, la Durastanti ou encore les contraltos Casati et Senesino, par exemple dans des opéras de Feo et Leo. Landi chante dans deux pièces d'Alessandro Scarlatti, dont La Virtù trionfante. Toujours avec Senesino et la Durastanti, on l'entend dans Il Gran Cid de Gasparini pour le carnaval 1717. La même année se conclut à Bologne pour La Merope d'Orlandini avec une contralto reconnue, Albertini, et une jeune contralto à l'orée d'une carrière légendaire, la Tesi. Francesca Cuzzoni y tient aussi un rôle secondaire. Cette prestation lui vaut un sonnet élogieux. En 1718, Vivaldi fait de nouveau appel à elle pour Florence, avec la Cuzzoni et le contralto Carboni, dans son Scanderberg. La même année, elle participe à la Griselda d'A.M. Bononcini à Milan, en Costanza face à Aurelia Marcello et au ténor Pinacci. Landi retrouve les scènes florentines en 1720, puisqu'elle est officiellement virtuose de la princesse de Toscane depuis deux ans au moins. La Pace fra Seleuco e Tolomeo semble être son dernier opéra, à Milan, en 1720. Le jeune Carestini est à l'affiche avec elle.