On a peu de traces de la carrière de cette cantatrice native de Crémone avant son engagement à Londres en 1742. La contralto y chante dans Mandane de Brivio et enchaîne avec des opéras de Galuppi et Porpora, dans des rôles masculins secondaires.
Haendel repère la chanteuse et en fait l'une de ses interprètes de prédilection, dans les oratorios anglais qu'il donne à Covent Garden. Entre 1747 et 1754, Galli participe ainsi notamment à la création de Judas Maccabaeus, où elle remporte un grand succès, ainsi que les rôles titres d'Alexander Balus (1748) et Solomon (1749), ou encore Jeptha (1752). Elle prend également part à Alfred de Arne, dans sa mouture de 1753, et reprend de nombreux rôles d'oratorios déjà donnés, comme Dejanire d'Hercules en 1749, ou Barak de Deborah en 1754.
Galli se produit aussi au King's Theatre dans l'opera seria : elle chante le pasticcio de Haendel Lucio Vero en 1747 puis Rossane du même, d'après son Alessandro.
Caterina Galli quitte le Royaume-Uni en 1754. Elle est par exemple à Reggio en 1755 pour interpréter Cocchi en qualité de prima donna (ci-contre à gauche) avec le castrat Andreoni. On la retrouve à Gênes en 1757, et à Naples la saison suivante et jusqu'en 1760. Elle y incarne de nombreux seconds rôles, souvent masculins, dans Artaserse de Hasse avec Manzuoli et Flavis et Achille in Sciro du même avec la Gabrielli et Guarducci, ou encore Ciro riconosciuto de Piccinni avec Rosa Tartaglini. Galli chante Alessandro severo face à la Salustia de Cecilia Grassi. La contralto paraît à Prague en 1761, et Bergame, Milan, Alessandria... En 1767, elle est également dans la Sérénissime pour Armida de Traetta. Elle part peut-être en tournée puisqu'elle présente plusieurs concerts à Amsterdam en 1770 et 1771.
La cantatrice repart à Londres en 1773 : elle interprète Lucio Vero de Sacchini avec l'Inglesina Davis, ainsi que l'opera buffa, jusqu'en 1776, principalement dans des seconds rôles masculins. Le public britannique nourrit une affection particulière pour elle, par exemple en alto du Messie de Haendel régulièrement redonné. Des difficultés financières la poussent à retrouver le chemin des concerts à plus de soixante ans, et jusqu'à 1797 au moins ! Mais ces prestations ne sont évidemment plus à la hauteur de ses moyens d'antan. Caterina Galli termine sa vie à Chelsea.
Virtuosité héroïque (Destructive war de Cyrus) et expressivité pudique et recueillie (As with rosy steps d'Irene), Caterina Galli semble avoir réuni de nombreuses qualités. Sa voix était plutôt centrale, couvrant un ambitus situé entre la2 et sol4. Elle réussit à imposer un registre de contralto à une époque où ce type de voix est bien moins populaire, en particulier chez les femmes. |