Elena Fabris est sans doute d'origine vénitienne.
Elle chante au San Cassiano en 1749 dans un opéra bouffe. Sa carrière seria est déjà lancée en 1750, alors qu'elle
chante Sabina dans Adriano in Siria de Pescetti avec Panzacchi et Gizziello, à Sienne ; à l'automne de cette année, elle prend part à Merope de Perez à Venise, au San Giovanni Grisostomo, avec Caffarelli, et les autre opéra de ce carnaval 1750-51. En 1751, elle crée Zenobia du même à Milan avec Amadori. On l'entend à Vicence dans une cantate en 1752 avec le castrat Luini, et à nouveau à Venise en 1753, au San Samuele.
On la repère à Copenhague à l'hiver 1753 dans la troupe de Mingotti, pour chanter Uttini et Sarti, dont un Vologeso, avec la prima donna Prudenza Sani et la castrat Ricciarelli. Ses activités sont incertaines (possiblement liées à celle de la compagnie de Mingotti) jusqu'en 1755, où elle retrouve l'Italie à Bergame, avant de remonter vers le nord jusqu'à Stockholm. Elle y interpréte notamment Il Re pastore d'Uttini avec le ténor Croce, mais déplaît à la reine Lovisa Ulrika : elle ne sera plus conviée. Adlerfelt évoque « une Italienne, nommée Mademoiselle Fabritz, aussi grossière que le plus grossier des hommes, qui jouait principalement les rôles masculins ; dans cette pièce, elle jouait Alexandre le Grand ».
C'est dans la Sérénissime qu'on suit ensuite ses prestations, dont Servilia dans La Clemenza di Tito de G. Scarlatti, avec Tibaldi et Aprile en 1757, ou encore en 1760. Elle y chante Minerve dans La Morte di Dimone en 1763, sur une musique de Tozzi. Elena est à Milan la même année dans une page de Rutini. Il est probable qu'elle fasse la connaissance du bariténor Giuseppe Afferri vers cette époque, car elle se produit quasi uniquement avec lui jusqu'à la fin de sa carrière, devenue Elena Fabris-Afferri.
Ainsi, le couple est à Naples en 1768 pour Ipermestra de De Majo, où la contralto chante Elpinice, et Artaserse de Piccinni. En 1769, ils créent Il Trionfo di Clelia de Bertoni avec Guadagni et Cecilia Grassi, à Padoue, et reprennent Il Re pastore de Mazzoni, l'année suivante.
Ils sont encore ensemble en 1770 dans Il Ruggero de Guglielmi, dans lequel un Mozart de quatorze ans a l'occasion de les voir. Il écrit qu'Elena a une voix magnifique, mais qu'il y a tellement de chuchotements dans le public qu'on n'en entend rien !
Elena se sera cantonnée aux seconds rôles, essentiellement féminins, durant ce que l'on connaît de sa carrière. Parfois indiquée comme étant soprano, il semble plutôt que sa voix soit celle d'un contralto/mezzo-soprano.
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