Anna Dotti est bolonaise, son père Bartolomeo Dotti est un écrivain satirique, personalité de Brescia.
Dès 1708, on trouve sa trace à Venise dans la Sofonisba de Caldara, dans un rôle travesti.
En 1713, elle prend part au Carlo, re d’Allemagna d’Orlandini à Bologne. En 1715, Anna Dotti interprète le rôle titre de l’inusable Camilla de G. Bononcini, à Livourne. Elle est employée dans la troupe de Vivaldi au Sant’ Angelo de Venise pour 1716-17, ce qui est pour elle l’occasion de créer l’intéressante et naïve princesse Statira dans L’Incoronazione di Dario ainsi que la reine Arsilda (ci-contre). Sa renommée lui permet d’être engagée à Naples, où elle chante Almirena dans le Rinaldo de Haendel, alors qu’Armida est reprise par l'immense Bulgarelli. Elle y chante aussi dans Lucio Papirio de Feo en 1717, Alessandro severo de Sarro et Il Cambise d’A. Scarlatti en 1719, entre autres opéras de Leo, Porpora, etc.
À Venise, Dotti incarne de nombreux rôles dans les opéras de Pollarolo (Arminio en 1722).
En 1724, la contralto est engagée à Londres dans la compagnie de Haendel, avec Borosini et Andrea Pacini ; le Saxon avait composé le rôle d’Irene dans Tamerlano pour soprano (sans doute Soresina), et transpose ou adapte les airs pour la Dotti. Anna prend part à des reprises de Floridante, Ottone, Giulio Cesare, et crée Edvige dans Rodelinda (1725), Cleone dans Alessandro (1726), Orindo dans Admeto (1727). Elle s’offre quelques escapades pour chanter à Bruxelles en 1727 comme prima donna ou primo uomo avec Avoglio, Antinori, Pasi et autres dans des pages de Pollarolo, Sarro etc. Elle se produit aussi aux Pays-Bas.
Anna Dotti n’est certes sans doute qu’une contralto de second rang, mais elle intervient souvent au sein de brillantes distributions, à l'instar d'une Bertolli. Ses partitions sont souvent écrites en clé de soprano, mais sa tessiture était plutôt basse. |