Teresa Baratti (ou Baratta) est originaire de Bologne. C'est en 1735 que semble débuter Teresa Baratti avec son père, le ténor Pietro Baratti, dans deux productions à Brescia comme seconda donna. Pietro, dont la carrière est déjà lancée, fait engager sa fille avec lui, et elle l'accompagne systématiquement pendant trois ans. En 1736, à Florence, Teresa et son père côtoient la Girò, notamment dans la Ginevra de Vivaldi. En 1736 puis 1737, les Baratti sont à Venise avec Barbieri, Salimbeni et la Lancetti. Ils paraîssent ensuite à Gênes et Alessandria.
C'est émancipée que la jeune cantatrice se produit
à Plaisance puis Milan (Didone abbandonata de Duni avec Appiani et la Viscontina) en 1738. Albizzi, fameux impresario florentin, négocie des engagements pour les Baratti cette année-là, envisageant par exemple un voyage jusqu'à Saint-Pétersbourg ou Madrid – mais les Baratti suivent d'autres voies. Entre 1739 et 1741, Teresa se produit à Naples et accède désormais aux premiers rôles signés Sarro, Ristori ou Porpora, non plus avec Pietro, mais auprès des ténors Amorevoli et Tolve, avant un retour de Pietro la dernière année (Alceste in Ebuda de Latilla). Teresa se produit au palais royal notamment dans L'Amor pittore de Perez, avec Elena Pieri et Caffarelli. Charles de Brosses entend cette « nouvelle actrice jolie et délibérée » à ce moment-là dans La Partenope de Sarro, et, rapportant qu'elle s'attire tous les applaudissements, l'attribue au fait qu'elle chante un rôle masculin, « circonstance touchante qui n'a peut-être pas peu contribué à réunir pour elle une si grande quantité de suffrages. En vérité elle les mérite même comme fille... »
La même année, Albizzi écrit à son collègue de Reggio Emilia qu'il compte Teresa Baratti parmi les meilleures cantatrices italiennes, au même titre que la Tesi, la Turcotti et Caterina Visconti. Elle est ailleurs décrite comme une nouvelle cantatrice, jolie et d'un bon caractère. Dans ses chroniques, Benedetto Croce la présente également comme « bella e vivace cantante bolognese, che fece strage nei cuori napoletani ».
Forte de ces succès, la Baratti est invitée à chanter à Parmi puis Bologne dans L'Eumene de Jommelli, production présentée comme réunissant les meilleurs musiciens et chanteurs d'Europe, en 1742. On y entend le castrat Appiani, le ténor Babbi et la Turcotti. Teresa se fait applaudir à Crema et Turin la saison suivante, où elle côtoie la Parigi, Salimbeni et Elisabetta Ronchetti. En 1744, les Baratti chantent à Rimini, dans une cantate nocturne de Maggiore, mais aussi le Demetrio de Hasse, rejoints notamment par la contralto Negri. C'est à Brescia qu'on la retrouve en 1748, comme prima donna avec le castrat Morigi. Ils y donnent notamment Didone abbandonata de Chiarini.
Certaines sources rapportent que Teresa Baratti tente de s'enfuir avec un milord britannique vers 1746 (ou 1747), mais est poursuivie par sa famille et ainsi arrêtée à Modène. Elle aurait ensuite terminé dans un couvent. Un document indique qu'une certaine Teresa Tacconio, fille d'un Pietro Baratti de Bologne, est bénéficiaire d'une rente dans le testament du voyageur britannique John Bouverie. Peut-être s'agit-il des parties qui nous intéressent ?
On compte beaucoup d'autres chanteurs du nom de Baratti : Caterina, Giuseppe, Francesco, tous actifs dans les années 1740. Certaines sources indiquent que Teresa était en fait l'épouse de Baratti.
Les partitions sont parfois écrites en clé de soprano, mais la tessiture de Teresa semblait plus proche du mezzo-contralto. |