Célèbre contralto venue de Reggio Emilia, si l'on en croit son surnom, Giovanna Albertini se produit avec les meilleurs interprètes des deux premières décennies du siècle.
En 1703, elle se trouve à Florence dans l'Arminio d'A. Scarlatti, avec le ténor Gaetano Borghi, le castrat Nicolini dans le rôle titre, et la soprano Bulgarelli. C'est bien Albertini qui chante comme prima donna, dans le rôle de Tusnelda.
La Reggiana fait ses débuts à Venise pour le carnaval 1708-09, dans le rôle titre d'Astarto d'Albinoni. Elle s'y produit avec le célèbre Santa Stella, et les castrats Senesino et Cortona. Elle poursuit avec Il Falso Tiberino de Pollarolo, Engelberta d'Albinoni...
En 1712-13, c'est au San Giovanni Grisostomo qu'elle chante, avec la Durastanti, Bartolomeo Bartoli, Scarabelli et Paita dans plusieurs opéras de Lotti (dont Porsena) et Pollarolo (L'Infedeltà punita).
Giovanna est aussi requise à Naples : la contralto participe à L'amor volubile e tiranno d'A. Scarlatti en 1709 ; en 1710 elle retrouve A. Scarlatti dans La Principessa fedele, où elle incarne Cunegonda, avec le ténor Chiccheri et le castrat Francesco De Grandis. Elle se produit également dans Flavio Anicio Olibrio de Porpora. En 1715, toujours du même compositeur, elle crée Policare dans Il Tigrane, avec une Bulgarelli devenue prima donna réputée.
Cette même année, la Reggiana retrouve la Scarabelli avec Pietro Casati à Ferrare, dans La caccia in Etolia de Chelleri, et chante Il Tartaro nelle Cina de F. Gasparini à Reggio Emilia, avec une magnifique distribution.
En 1718, elle est Sabina dans Lucio Papirio à Bologne.
Enfin, Giovanna Albertini est appelée à la cour de Hesse-Cassel : de 1718 à 1729, elle y est prima donna et il est probable qu'elle achève sa carrière là-bas. Son frère Michele Albertini, chanteur surnommé Momoletto, l'a devancée à Cassel où sa réputation est bien établie (il ira jusqu'à Stockholm). Elle passe également par Munich, où elle crée Adelaide de Torri avec Aurelia Marcello, Bartoli et Costanzi en 1722. Après son retrait, Giovanna Albertini retourne en Italie. |
> airs Un solo sospiro * Se mai ti punse il cor
> air Care pupille belle |
Extraits. M. Lilova, Orchestra and Chorus of RAI, Naples dir. F. Caracciolo – retransmission radio 1970
D. Barcellona, Concerto de' cavalieri dir. M. Di Lisa – CD Deutsche harmonia mundi 2011
M.E. Cencic, Il Pomo d'oro dir. M. Emelyanychev – Arie napoletane, CD Decca 2015 |