Ce castrat contralto est passé à la postérité en tant que théoricien du bel canto et pédagogue, plutôt que chanteur, même si les témoignages de l'époque évoque un « virtuose de renom ».
Né à Cesena en 1653 (ou 1646 selon les sources) d'un père organiste à Bologne, il trempe dans le milieu musical. On l'entend dans les églises de sa ville natale (probablement San Petronio).
À un moment donnée entre 1685 et 1688, le contralto effectue un voyage à Londres (ce qui n'est pas confirmé par toutes les sources). Il est néanmoins certain qu'il se produit avec Montalcino dans un Odoacro à Reggio Emilia en 1687. Ces quelques années se passent au service de la cour de Gênes, et il intègre la fameuse Accademia filarmonica de Bologne en 1689. C'est encore en tant que compositeur qu'on le retrouve à Vienne, au début du XVIIIe siècle, après un séjour londonien attesté en 1693 où il chante en concert.
Tosi ne chante sans doute plus alors qu'il se trouve en Autriche, mais crée quelques œuvres comme Il Martirio di Santa Caterina en 1701. Quatre années plus tard, il accède même au titre de Hofkomponist, à l'instar de G. Bononcini ou de Fux. Il demeure à la cour une dizaine d'années.
Après plusieurs péripéties, le castrat est ensuite à Londres, où il fréquente Haendel, Anastasia Robinson, la Bordoni, Cuzzoni, Senesino etc., mais se retire à Bologne en 1730 pour devenir ecclésiastique. Il meurt à Faenza deux ans plus tard.
Agricola souligne l'intelligence et le raffinement du chanteur, même lorsque sa voix l'avait quittée. Ces qualités auraient été particulièrement mises en valeur dans le cadre intime des cantates et de la musique de chambre.
Le traité Opinioni de’ cantanti antichi e moderni ossiano osservazioni sul canto figurato est publié à Bologne en 1723, et demeure une somme inestimable pour comprendre les techniques et les styles de l’époque. Francesco Gasparini déclare que ce livre « semble avoir été dicté par un ange. » Tosi y détaille la différence d'ornementation entre les airs de caractères variés, avec le passagio, le passo, et toutes les fioritures délicates comme le trille, l'appogiature, le portamento, mais aussi le glissé (scivolo) et le traîné (stracino). |