Natif d'Undine dans les années 1670, Pasqualino est un des meilleurs castrats de Rome où se déroule la majorité de sa carrière.
On trouve sa trace en 1673 dans Eliogabalo de Boretti, avec la Pia mais aussi les castrats Donati et Siface. En 1688, il chante des œuvres de l'excellent Pasquini au palazzo Colonna. Tiepoli semble passer à Florence en 1690, désigné comme théorbiste du cardinal Ottoboni, son employeur romain. Deux ans plus tard, il intègre la chapelle pontificale à l'instigation d'Ottoboni et fait partie des interprètes les plus entendus localement. Le cardinal l'emploie extrêmement régulièrement entre 1691 et 1695, notamment dans des oratorios, et plus sporadiquement ensuite. C'est ainsi qu'il crée très certainement le chef-d'œuvre de Scarlatti, La Giuditta.
Tiepoli participe à la création de la Statira d'A. Scarlatti au Tordinona en 1690 avec Montalcino, et l'année suivante au Colombo de Pasquini avec le ténor Antonio Borosini (ci-contre).
En 1696, Pasqualino aspire à participer au chœur arcadien en projet dans l'académie du même nom, avec Corelli et le castrat Ceccarelli ; de fait on l'entend aussi dans plusieurs créations publiques de Bononcini, chantre du genre. Il se produit souvent avec le castrat contralto Girolamo Bigelli, et avec le soprano Adami. On l'entend aussi dans une reprise de Santa Genuida de Scarlatti en 1699.
En 1701, après la fermeture des théâtres publics décidée par le pape, Tiepoli chante encore en privé pour le cardinal, notamment dans Il Console in Egitto de compositeur inconnu.
Ottoboni envoie Pasqualino et Pasquale Betti, deux de ses meilleurs éléments, chanter au service du duc d'Orléans à Paris, entre 1703 et 1705.
À son retour, Tiepoli interprète assurément les œuvres de Haendel destinées aux représentations privées du cardinal, mais aussi Scarlatti et Caldara : il est néanmoins difficile de savoir précisément quelle œuvre et quel rôle, car les distributions sont difficiles à retracer. Il participe notamment à une cantate de Noël de Scarlatti en 1705 avec le ténor Chiccheri et la fameuse basse profonde Manna.
Le soprano est particulièrement apprécié de James III d'Angleterre, qui l'entend à Paris en 1703 puis à Castelgandolfo en 1717. Tiepoli s'était retiré pour vivre en ermite à Monteluco, près de Spolète, le souverain l'en extrait pour chanter à ses noces à Montefiascone en 1719. Pasqualino retrouve Rome, à la cour du roi, et demeure à son service entre 1720 et 1723 au moins. On signale qu'en 1725, l'oratorio de Sarro San Emenergildo est interprété par Pasqualino, Farinelli, Domenichino et deux basses : il pourrait s'agir de Tiepoli.
Tiepoli est parfois désigné comme soprano, parfois comme contralto, mais c'est plutôt la première proposition qui semble l'emporter. Généralement appelé Pasqualino, comme son collègue Betti, il n'est pas toujours aisé à différencier. Plusieurs excellents sopranos se produisent à Rome, et il est difficile aussi de distinguer les rôles entre Tiepoli et son brillant et jeune rival Finaja, par exemple. C'est ce dernier, et non comme on le lit souvent Tiepoli, qui créa probablement Il Delirio amoroso de Haendel. |