Ce jeune castrat sans doute originaire de Bologne étudie à Rome au sein du collège germano-hongrois dirigé par Carissimi, entre 1644 et 1648. Il entre ensuite au service de la cour de Modène.
Pendant sa formation, le soprano encore adolescent est amené à Paris pour y chanter Egisto de Cavalli, en 1646, avec la Checca (Costa) et Domenico Del Pane. La favorite d'Anne d'Autriche écrit qu'il « chante bien, est de bonne école, possède beaucoup de grâce et une voix puissante. » Sportonio accompagne les deux sœurs Costa et les Melani dans la création parisienne de L'Orfeo de Rossi, l'année suivante.
Vers 1655, on le retrouve à Palerme comme chanteur et compositeur : il y donne le premier opéra jamais produit dans la ville sicilienne avec l'inévitable Giasone de Cavalli . Il participe aussi à L'Elena de ce dernier en 1661, qu'il révise pour l'occasion. En 1669, il présente sa Flavia imperatrice, dans laquelle il chante, puis compose un Caligula en 1676, ainsi qu'un Fiordispina deux ans après, repris à Naples. Il termine ses jours en Sicile, où il est devenu extrêmement populaire.
Sportonio est, comme la plupart des chanteurs de l'époque, un musicien accompli. En Sicile, il est lié d'amitié avec le père d'Alessandro Scarlatti au point d'être le témoin de son mariage, et aide sans doute le jeune musicien lorsque celui-là meurt : c'est peut-être avec le soutien du vieux soprano qu'Alessandro poursuit ses études à Rome. |