Ce castrat à la voix plutôt grave est originaire de Crémone ou de Parme.
Un dénommé Speroni se produit à Vienne dans diverses pages tout au long de l'année 1682 (notamment dans Il Monte Chimera). Il s'agit sans doute du jeune castrat.
En Italie, on le repère d'abord à Venise en 1683-84, notamment dans le rôle titre de Publio Elio Pertinace. En 1688-89, il alterne des prestations à Plaisance et Milan, avant de chanter à Gênes. Parme l'accueille pour les productions prestigieuses accompagnant les noces princières en 1690, dans lesquelles la fine fleur vocale du temps apparaît, par exemple dans La Gloria d'Amore de Sabadini, qui aligne rien moins que Speroni mais aussi les castrats Siface, Cortona, Origoni, De Grandis, Urbani et Ballarini. Sa carrière se poursuit à Gênes, Bergame, Milan mais aussi très régulièrement à Rome dans les serenate, oratorios et opéras : il chante Il Mauritio de Gabrielli au Tordinona en 1692, et des oratorios de Bononcini et Gaffi avec Pistocchi, Ballarini, Matteuccio et le ténor Silvio Garghetti l'année suivante. Le castrat est en outre alors au service de la cours de Mantoue, mais Quadrio le cite dans sa fameuse anthologie et indique qu'il fut au service de la cour de Parme.
Son parcours est difficile à retracer jusqu'au siècle suivant, si ce n'est à Vienne dans le très fastueux Euleo festeggiante de Bononcini avec les basses Borrini et Manna, ainsi que les castrats Olivicciani et Mellini. Sa partie est écrite pour mezzo-soprano. Il reparaît en 1708-09 à Florence dans Nerone fatto Cesare. Le revoici en 1715 à Brescia et en 1716 à Fano. En 1717, il chante à Ancône, et l'année suivante à Rome. En 1720, il est à Mantoue, par exemple dans La Candace de Vivaldi avec la soprano Zani, le ténor Barbieri et le contralto Archi. |
> airs Care pupille * Per dar pace
> quartette Anima del cor mio |
D. Galou, Accademia bizantina dir. O. Dantone – Cantatas and arias for contralto, CD Naïve 2019
G. Laurens, Modo Antiquo dir. F. M. Sardelli – Arie d'opera, CD Naïve |